Menu
A+ A A-

Aramco: intérêt limité pour l'IPO, malgré la campagne promotionnelle

prix du petrole RyadRyad: Entre approbations religieuses et exaltations nationalistes, l'Arabie saoudite a tout fait pour attirer les investisseurs avant l'introduction en Bourse à Ryad de son géant pétrolier Aramco, mais l'enthousiasme reste relativement limité et les résultats de l'opération pourraient décevoir.
L'entreprise qui présente le bénéfice le plus élevé au monde cherche à lever environ 25 milliards de dollars (à peine moins en francs) --le quart des 100 milliards jadis espérés-- grâce à son entrée en Bourse très retardée et essentiellement destinée aux investisseurs du royaume et du Golfe.

Aramco a annoncé la semaine dernière que le nombre d'actions souscrites par les investisseurs avait dépassé le nombre de titres proposés à la vente. Mais si le taux de sursouscription est de 1,7 fois l'offre initiale, il reste très loin de celui de l'introduction de la National Commerce Bank en 2014: le nombre d'actions souscrites avait alors atteint plus de 23 fois le nombre de titres proposés.

En 2006, 10 millions de Saoudiens (plus d'un tiers de la population) avaient souscrit des actions du géant de l'immobilier émirati Emaar, contre cinq millions pour Aramco.

"Les signes indiquent qu'il est peu probable qu'il s'agisse de la vente à grand succès que le royaume espérait", selon le centre d'analyse économique Capital Economics.

Si l'opération pourrait tout de même battre le record de 25 milliards de dollars levés par le géant chinois du commerce en ligne Alibaba, ces revenus "couvriront à peine le déficit budgétaire du royaume pendant un an", selon Capital Economics.

A moins d'un engouement de dernière minute des investisseurs institutionnels, l'intérêt pour la cotation d'Aramco semble relativement faible malgré les publicités tapageuses, la facilitation des prêts proposés par les banques pour permettre aux particuliers d'acheter des titres et les discours nationalistes qui ont érigé l'investissement en devoir patriotique.

"Nous sommes perdus"

Aramco a également fait miroiter aux investisseurs locaux des promesses de dividendes plus élevés et la possibilité d'obtenir gratuitement d'autres actions s'ils conservent leurs titres un certain temps.

Mais les particuliers sont tiraillés: le haut dignitaire religieux Abdallah al-Moutlaq a affirmé que l'opération était "halal" (autorisée par l'islam) à l'inverse de l'influent religieux Abdelaziz al-Fawzan, qui l'a qualifiée de "haram".

"Je veux souscrire (des actions) mais (...) nous sommes perdus entre les deux", s'est plaint un internaute sur Twitter.

Certaines des familles les plus riches d'Arabie saoudite ont été poussées à investir, notamment le prince milliardaire Al-Walid ben Talal, qui faisait partie des hommes d'affaires enfermés dans l'hôtel Ritz-Carlton de Ryad pendant une vague de répression "anticorruption" de 2017.

"Si je n'investis pas, les gens diront que je ne suis pas patriote", explique un homme d'affaires de Ryad à l'AFP. "Mais je ne peux pas oublier 2006", ajoute-t-il, affirmant avoir perdu à l'époque environ un million de riyals (environ 266'600 francs) dans le pire krach boursier de l'histoire du royaume.

"L'Arabie saoudite extrait le pétrole du sol pour à peine trois dollars le baril (...) Même si les prix du brut restent bas, cette entreprise restera extrêmement rentable longtemps", souligne pour sa part à l'AFP un haut responsable du gouvernement.

"Excès" du nationalisme

La valorisation visée par Aramco pourrait atteindre 1700 milliards de dollars. C'est moins que les 2000 milliards voulus par le prince héritier mais plus que ce que les institutions étrangères sont prêtes à investir, selon les analystes.

Aramco a déclaré vendredi que les investisseurs étrangers ne représentaient jusqu'à présent que 10,5% des 31,7 milliards de dollars d'offres reçues à ce jour de la part d'investisseurs institutionnels.

Petronas, la compagnie nationale d'énergie malaisienne, qui devait investir, a annoncé dans un communiqué "qu'après mûre réflexion, elle avait décidé de ne pas participer" à l'entrée en Bourse d'Aramco.

La période de souscriptions pour les investisseurs institutionnels court jusqu'au 4 décembre. Le prix final de l'action devrait être annoncé le lendemain tandis que la négociation des titres en Bourse devrait débuter une semaine plus tard.

Face à cette demande tiède, les dirigeants d'Aramco ont pour le moment annulé les plans d'introduction sur une place boursière aux États-Unis ou en Europe, se concentrant presque entièrement sur les investisseurs du Golfe.

"L'introduction en Bourse d'Aramco se présente comme une démonstration économique des forces et des faiblesses de la nouvelle dépendance de l'Arabie saoudite au nationalisme", explique à l'AFP Kristin Diwan, chercheuse à l'Arab Gulf States Institute basé à Washington.

"La population peut être mobilisée pour remplir des objectifs nationaux, mais le soutien international est affaibli par ses excès", ajoute-t-elle.

(c) AFP

Commenter Aramco: intérêt limité pour l'IPO, malgré la campagne promotionnelle



    Communauté prix du baril


    La Compagnie pétrolière Saudi Aramco

    🇸🇦 Aramco voit son bénéfice net s'éroder au troisième trimestre

    mardi 04 novembre 2025

    Ryad: Le géant pétrolier saoudien Aramco a annoncé mardi une baisse de 2,3% de son bénéfice au troisième trimestre par rapport à la même période de l'année dernière, en raison de "la diminution des revenus".

    Le pétrole en Arabie Saoudite

    - Toutes les actualités du pétrole en Arabie Saoudite

    mardi 28 octobre 2025

    ✨ Aramco: l'IA peut doubler la productivité des puits de pét…

    Ryad: L'intelligence artificielle (IA) peut aider à doubler la productivité d'un puits de pétrole, a affirmé mardi le PDG de Saudi Aramco...

    samedi 05 juillet 2025

    🛢️ L'Opep+ augmente à nouveau sa production

    Londres: L'Arabie Saoudite, la Russie et six autres producteurs de pétrole de l'Opep+ ont déjoué les prévisions du marché en annonçant lors...

    samedi 31 mai 2025

    🛢️ Huit membres de l'Opep+ annoncent à nouveau une forte hau…

    Vienne: Ryad, Moscou et six autres membres de l'Opep+, qui avaient commencé en avril à rouvrir les vannes du pétrole, ont annoncé...

    Les dernières actualités des prix du pétrole

    jeudi 18 décembre 2025 à 12:19

    Le pétrole hésite entre le blocus au Venezuela et les discus…

    Londres: Les cours du pétrole sont proches de l'équilibre jeudi, soutenus d'un côté par le blocus total des Etats-Unis contre les pétroliers...

    jeudi 18 décembre 2025 à 09:25

    Meg O'Neill aux commandes de BP, en pleine restructuration

    Londres: Le géant pétrolier britannique BP a annoncé la nomination de l'Américaine Meg O'Neill comme directrice générale pour mener à bien le...

    mercredi 17 décembre 2025 à 21:01

    Le pétrole en hausse face au blocus américain contre les pét…

    Cours de clôture: Les cours du brut ont gagné du terrain mercredi, poussés par l'annonce de Donald Trump d'un "blocus total" contre...

    mercredi 17 décembre 2025 à 17:43

    🛢️ USA: baisse moins marquée que prévu des stocks hebdomadai…

    NYC / Stocks aux USA: Les réserves commerciales de pétrole brut ont connu une baisse plus modérée qu'attendu la semaine dernière aux...

    mercredi 17 décembre 2025 à 16:38

    Le Venezuela assure que ses exportations de pétrole se pours…

    Caracas: Le Venezuela a assuré mercredi que ses exportations de pétrole brut se poursuivaient "normalement", en dépit du "blocus total" imposé par...

    mercredi 17 décembre 2025 à 14:30

    Le pétrole et les pétrolières profitent du blocus américain

    Paris: Les prix du pétrole remontent après que le président américain Donald Trump a annoncé mardi un "blocus total" contre les pétroliers...

    mercredi 17 décembre 2025 à 11:44

    Le pétrole monte en raison du blocus américain contre les pé…

    Londres: Les cours du pétrole progressent mercredi après l'annonce par Donald Trump d'un "blocus total" contre les pétroliers sous sanctions se rendant...

    mardi 16 décembre 2025 à 21:15

    Le pétrole en berne avec l'hypothèse d'un accord sur l'Ukrai…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont encore nettement reculé mardi, pour la quatrième séance consécutive, subissant de plein fouet l'avancée...

    mardi 16 décembre 2025 à 17:24

    Pétrole: le baril américain au plus bas depuis 2021

    Londres: Le prix du baril de référence américain est tombé mardi à son plus bas depuis près de cinq ans. Les cours...

    Toute l'actualité du baril et des cours du pétrole

    Les analyses des Prix du pétrole les plus récentes

    Chiffres du jour

    Mercredi 17 décembre 2025 Après avoir enfoncé mardi la barre des 60 $ et clôturé à 58,92 $ (-2,71%, moyenne hebdo : 59,74 $), soit un plus bas depuis février 2021, le cours du pétrole Brent rebondissait mercredi en début d’après-midi à 59,93 $ (+1,71%), soit +1,01 $ par rapport à la clôture de mardi mais encore -0,63 $ sous les 60,56 $ de lundi, tandis qu’en toile de fond le WTI cédait environ 8% en une dizaine de jours.

    📅 Les dates qui ont vu le pétrole flamber à plus de 100 dollars

    Le jeudi 24 février 2022

    Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars jeudi pour la première fois en plus de sept ans, après que le président russe Vladimir Poutine a annoncé une "opération militaire" en Ukraine. Retour sur les précédents épisodes lors desquels le baril a franchi le seuil symbolique des 100 dollars.

    Lire la suite

    📈 Le pétrole pourrait dépasser les 100$ le baril en 2024 selon Goldman Sachs

    Le lundi 25 mars 2024

    Prévision des prix: Dans le sillage des baisses de taux d'intérêt annoncées par les banques centrales, des risques géopolitiques et de perturbations sur l'offre et la demande pétrolière, Goldman Sachs envisage une escalade du prix du pétrole au dessus de la barre symbolique des 100 dollars le baril cette année.

    Lire la suite

    📉 Selon Citi, les prix du pétrole en 2025 pourraient s'établir à 60 dollars le baril en l'absence de réductions plus importantes de la part de l'OPEP

    Le mercredi 04 septembre 2024

    New York: Si le groupe de producteurs OPEP+ ne réduit pas davantage sa production, le prix moyen du pétrole pourrait tomber à 60 dollars le baril en 2025 en raison de la réduction de la demande et de l'augmentation de l'offre des pays non membres de l'OPEP, a déclaré Citi dans une note publiée mercredi.

    Lire la suite