La baisse du pétrole freine l'inflation aux Etats-Unis

"Sous le président Trump, l'Amérique est de retour. Pas l'inflation", s'est réjouie la présidence américaine dans un communiqué.
Elle réagissait à la publication de données meilleures qu'attendu par les marchés sur l'évolution des prix, alors que les économistes prévoient un regain d'inflation du fait des nouveaux droits de douane mis en place par le gouvernement Trump.
Les analystes prévoyaient une hausse de 0,1%, selon le consensus publié par MarketWatch.
Sur un an, l'inflation a aussi nettement ralenti à 2,4% (contre +2,8% en février). Les analystes s'attendaient à un moindre ralentissement (à +2,6% selon le consensus).
L'indice a été tiré vers le bas par la baisse des prix à la pompe: -6,3% sur un mois et -9,8% sur un an.
Le décrochage des prix du pétrole traduit en partie des craintes sur le niveau d'activité future, du fait des turbulences sur les droits de douane.
Les prix des billets d'avion ont aussi reculé, de 5,3% sur un mois. Là aussi, les analystes y voient un signe que les consommateurs évitent de dépenser dans les loisirs, vu l'incertitude ambiante.
"Délais"
Pour l'économiste Ryan Sweet, chez Oxford Economics, ces chiffrent "sont encourageants mais reflètent davantage ce qui aurait pu se passer, plutôt que ce qui nous attend".
Le recul des prix des pétrole va encore lester l'indice en avril, "mais le rebond d'inflation dû aux droits de douane arrive".
En mars, l'essentiel des nouvelles surtaxes n'était pas encore entré en vigueur. Depuis, et malgré de spectaculaires revirements, les États-Unis frappent les produits étrangers de 10% de droits de douane additionnels, et ceux en provenance de Chine d'une surtaxe punitive exorbitante - 125% annoncés mercredi par Donald Trump et entrés en vigueur jeudi.
"Les droits de douane sur la Chine ont jusqu'ici eu un impact minimal sur l'inflation. Cela va changer car il y a toujours des délais entre la mise en place de nouveaux tarifs douaniers et leur traduction dans les prix pour les consommateurs", ajoute Ryan Sweet dans une note.
"L'inflation reste un motif d'inquiétude parce que l'impact des droits de douane ne s'est pas encore fait pleinement sentir", relève de son côté Chris Zaccarelli, responsable des investisseurs chez Northlight Asset Management.
Il estime que la publication donne toutefois un peu d'air à la Réserve fédérale (Fed) américaine: des prix contenus l'autorisent en principe "à baisser les taux si les droits de douane causent des dégâts significatifs à l'économie".
Dans un discours prononcé jeudi, le président de la Fed de Kansas City Jeffrey Schmid a toutefois fait comprendre qu'il privilégiait pour l'heure la lutte contre l'inflation.
"Aujourd'hui, alors qu'une pression accrue sur les prix est probable, je ne veux prendre aucun risque lorsqu'il s'agit de maintenir la crédibilité de la Fed" en matière d'inflation, a déclaré le responsable, qui vote cette année sur les décisions de politique monétaire.
(c) AFP
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