L'introduction en Bourse dépend des 'conditions du marché' (Aramco)
Attendue pour cette semaine, l'entrée en Bourse a été finalement repoussée encore une fois, a indiqué jeudi une source proche du dossier sous couvert d'anonymat.
Cette décision est susceptible de reporter à décembre ou à janvier, au lieu de novembre, la première cotation des actions Aramco sur une plateforme boursière, a indiqué cette source.
"L'entreprise continue de discuter avec les actionnaires sur les préparations à l'introduction en Bourse", a indiqué Aramco dans un communiqué envoyé dimanche par courriel à l'AFP.
"La compagnie est prête et le calendrier dépendra des conditions du marché et du choix des actionnaires", a ajouté la compagnie sans plus de détails.
La perspective de ne pas atteindre une valorisation de 2.000 milliards de dollars voulue par les dirigeants saoudiens est largement considérée comme la raison du report l'introduction en Bourse.
L'introduction en Bourse est considérée comme la pierre angulaire d'un programme de réformes initié par le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, pour sortir l'économie saoudienne de sa grande dépendance au pétrole.
Selon des sources proches du dossier, Aramco a prévu une entrée en Bourse en deux temps, d'abord sur le marché local, le Tadawul, où sera placé 2% du capital, soit moins de la moitié des 5% qui doivent être cédés au total. L'entreprise espère ainsi y lever quelque 40 milliards de dollars. Cette transaction devait avoir lieu fin novembre, précédée d'une tournée de présentation de l'entreprise aux investisseurs (roadshow).
Une première tentative d'introduction en Bourse fin 2018 avait été stoppée précisément parce que MBS n'était pas satisfait de la valorisation proposée, en pleine chute des prix du brut.
Bien qu'Aramco dispose de 263 milliards de barils de pétrole de réserves et d'énormes quantités de gaz, "le désir apparent de Ryad d'obtenir une valorisation de 2.000 milliards de dollars pourrait être difficile à justifier", a déclaré Russ Mould, directeur des investissements chez Bell.
En effet, le rendement du capital investi dans la compagnie est bien inférieur à celui de la plupart des grandes sociétés pétrolières du monde, a-t-il expliqué.
(c) AwP