Russie: le pétrolier Rosneft obtient des excuses d'un média indépendant
Cet accord à l'amiable a été annoncé par une déclaration commune une semaine après la vente de cette holding (quotidien, agence, chaîne de télévision...) par le milliardaire libéral Mikhaïl Prokhorov, suscitant des doutes sur son indépendance.
Le géant semi-public des hydrocarbures réclamait la somme considérable de 3,2 milliards de roubles (environ 50 millions d'euros) au groupe pour un article d'avril 2016. Les journalistes indiquaient que son patron, Igor Setchine, proche de Vladimir Poutine, avait demandé au gouvernement de protéger Rosneft d'une éventuelle augmentation de la part du britannique BP dans son capital dans le cadre de sa privatisation partielle.
En première instance en décembre, la justice avait reconnu RBK coupable d'atteinte à la réputation et avait fixé les dommages et intérêts à 390.000 roubles (5.900 euros).
M. Setchine a attaqué de manière répétée ces derniers mois les médias, contraignant notamment le journal économique libéral Vedomosti ou le bihebdomadaire indépendant Novaïa Gazeta à supprimer de ses archives des articles liés à son train de vie ou son épouse.
Les excuses de RBK, en pointe sur plusieurs dossiers sensibles comme les "Panama Papers", interviennent sur fond d'interrogations sur son indépendance après des années de tour de vis sur les médias exercé depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000.
Après un départ groupé de rédacteurs en chef il y a un an, son propriétaire, Mikhaïl Prokhorov, troisième à la présidentielle de 2012, a fini par vendre la holding début juin à l'homme d'affaires Grigori Beriozkine, qui contrôle le tabloïd pro-Kremlin Komsomolskaïa Pravda et l'édition moscovite du gratuit Metro.
(c) AFP