Revirement en Russie: Rosneft autorisé à participer à la privatisation de Bachneft
D'un point de vue juridique, Rosneft est actuellement autorisé à participer, a reconnu le ministre de l'Economie Alexeï Oulioukaïev, cité par les agences russes, qui s'était dit ouvertement opposé à cette option dans le passé.
L'Etat russe, confronté à sa plus longue crise économique depuis 15 ans, cherche à compenser l'effondrement de ses revenus tirés des ventes d'hydrocarbures, qui représentaient la moitié des rentrées budgétaires les années fastes.
Mais le dossier a été bousculé par l'arrivée d'un prétendant inattendu: le puissant groupe pétrolier Rosneft, dirigé par Igor Setchine, très proche de Vladimir Poutine.
La participation d'une société détenue à majorité par l'Etat à une opération de privatisations avait été rejetée par plusieurs hauts responsables du gouvernement mais aussi par un conseiller du Kremlin qui avait jugé cette idée idiote, tandis que M. Setchine refusait de retirer sa candidature.
Juridiquement, a expliqué M. Oulioukaïev, Rosneft, contrôlé par les pouvoirs publics par l'intermédiaire d'une autre société, n'est pas un conglomérat public et ne peut être empêchée de candidater.
Interrogé par Bloomberg vendredi, M. Poutine a rappelé cette situation juridique. Au final, le plus important pour le budget, c'est qui paiera le plus, a-t-il relevé.
Face aux désaccords au sommet, le gouvernement a décidé mi-août de repousser la privatisation de Bachneft pour privilégier la cession de 19% du capital de Rosneft.
Rosneft a déjà grossi dans des circonstances controversées, en avalant au début des années 2000 une partie de Ioukos, l'empire pétrolier de l'opposant Mikhaïl Khodorkovksi démantelé par la justice.
(c) AFP