Nigeria: Shell coupe les vannes d'un oléoduc vital dans le delta
Un feu a été observé sur le Trans Niger Pipeline, au niveau de Gio dans l'Ogoni Land (Etat de Rivers), a rapporté Joseph Obari. SPDC a interrompu le service par mesure de précaution pendant le cours de l'enquête, qui devrait déterminer s'il s'agit d'une nouvelle attaque de groupes armés, très actifs depuis plusieurs mois dans la région.
Nous ne savons pas les causes de cet incendie, tout ce que l'on sait c'est qu'on a vu de hautes flammes et de la fumée noire qui sortait du pipeline ce matin, en sortant de la maison, a confié Tamuno Alobari, un habitant de Gio, à l'AFP, expliquant que ce sont les habitants de la communauté qui ont alerté les secours tôt lundi matin.
Les NDA ont rompu samedi le cessez-le-feu, engagé il y a un mois, après 8 mois d'attaques intenses, s'estimant bernés dans le processus de pourparlers avec le gouvernement nigérian.
Selon le site internet de Shell, le Trans Niger Pipeline est une infrastructure d'approvisionnement en gaz liquide, vital pour la production d'énergie domestique de la centrale Afam VI, et pour les exportations de gaz.
Les centrales électriques du pays, qui fonctionnent à plus de 80% au gaz naturel, n'arrivent plus à fournir de l'énergie au géant de l'Afrique, qui souffre d'une grave pénurie énergétique.
Pour l'instant, aucun groupe n'a revendiqué cet incident majeur, mais le Nigeria fait face à des attaques régulières de groupes armés très organisés, en plus des sabotages artisanaux.
En août, l'armée a lancé l'opération Sourire de Crocodile, près de la ville pétrolière de Warri (Delta), pour tenter de reprendre le contrôle de la région, où les groupes rebelles prolifèrent.
La semaine dernière, le gouvernement nigérian avait annoncé que le pays reprendrait sa première place, grâce à la réouverture des terminaux de Qua Iboe et Forcados, détruits en juin dernier par les NDA et qui fournissent 540.000 barils de pétrole par jour à l'exportation.
L'exportation de pétrole représente 70% du budget national, et le pays est étranglé par une pénurie de devises internationales et par une forte inflation, qui a entraîné le pays en récession économique au deuxième trimestre.
(c) AFP