BP démarre son exploitation des sables bitumineux du Canada
BP a expliqué dans un communiqué que les opérations d'émission de vapeur avaient débuté en Alberta (ouest du Canada) sur le projet Sunrise qu'il détient conjointement avec son partenaire canadien Husky Energy, l'exploitant du site.
Sunrise voit la mise en oeuvre de la vapoextraction, une technologie consistant à chauffer les couches souterraines de bitume de manière suffisante pour qu'il puisse couler, a expliqué BP dans un communiqué, ajoutant que la production de pétrole stricto sensu débuterait au premier trimestre 2015.
Il s'agit d'une première phase consistant à lancer une production qui pourrait atteindre 60.000 barils équivalents pétrole (bep) par jour d'ici 18 à 24 mois. Cette seule première phase a nécessité un investissement total de 3,2 milliards de dollars des deux partenaires, d'après des données communiquées en octobre par Husky Energy.
Mais la dégringolade de près de 50% des prix du pétrole depuis le mois de juin rend désormais l'exploitation d'or noir tiré de sables bitumineux peu rentable car ce pétrole est plus cher à extraire.
Deux phases sont encore prévues, sans calendrier pour l'instant, avec une production totale visée de 200.000 bep par jour pour l'ensemble de Sunrise.Ce projet est exploité à 60 km au nord-est de Fort McMurray, où les réserves pourraient être suffisantes pour permettre une production pendant plus de 40 ans.
La participation de BP dans ce projet avait suscité la colère des défenseurs de l'environnement, après l'explosion de sa plateforme pétrolière Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique aux Etats-Unis en avril 2010 qui a provoqué une gigantesque marée noire.
Les gisements de sables bitumineux de l'Alberta représentent la troisième réserve de brut du monde et une source de richesses et d'emplois pour le Canada pendant plusieurs décennies. Mais leur exploitation à ciel ouvert défigure de vastes terrains et les Amérindiens vivant dans les régions concernées, soutenus par des organisations écologistes, ont dénoncé l'apparition de substances toxiques dans le sol et les eaux.
Le transport du pétrole pompé a entraîné aussi des protestations, cristallisées autour de la construction de l'oléoduc Keystone XL, qui doit permettre d'acheminer du brut depuis l'Alberta jusqu'aux raffineries américaines du Golfe du Mexique via un trajet de 1.900 km.
Ce dernier projet, déposé par la société TransCanada, attend depuis plusieurs années un feu vert de l'administration Obama, malgré le soutien fervent du gouvernement canadien.
pn/oaa/ggy