Petrobras: l'enquête anticorruption qui fait trembler les puissants
Trois ans plus tard, l'opération "lava jato ("Lavage rapide", NDLR)), est considérée comme la plus vaste opération anticorruption de l'histoire du Brésil, où l'impunité des milieux d'affaires et de la politique était jusqu'à présent la règle.
Au total, 259 personnes ont été inculpées dans cette affaire, dont l'ancien président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, et souvent incarcérées, comme les plus grands patrons du BTP brésilien. Des dizaines ont déjà été condamnées en première instance à de lourdes peines de prison.
Les procureurs chargés de l'enquête ont défini le scandale en ces termes : un réseau "d'entreprises qui s'enrichissent sur le dos de l'État, de dirigeants de PetroBras qui vendent des faveurs, des blanchisseurs d'argent professionnels qui versent les pots-de-vin et des hommes politiques et leurs partis qui s'enrichissent et financent leurs campagnes".
Les chantiers de sous-traitance surfacturés de PetroBras généraient des excédents transférés aux partis et personnalités politiques. Pots-de-vins et commissions occultes représentaient systématiquement de 1% à 5% de la valeur totale des contrats.
PetroBras a évalué en 2014 ses pertes liées à la corruption à plus de deux milliards de dollars. Les enquêteurs estiment aujourd'hui le préjudice total à plus de 13 milliards de dollars.
Selon les procureurs, fin 2016, l'opération Lava Jato a permis à la compagnie pétrolière de récupérer 155 millions de dollars.
José Dirceu, ancien chef de cabinet de l'ex-président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva, et figure emblématique du Parti des Travailleurs (PT), a été condamné à 23 ans de réclusion.
Lula lui-même répond à de nombreuses accusations de corruption passive. L'ancien dirigeant syndical, fondateur du Parti des travailleurs (PT) qui a dirigé le pays de 2003 à 2010, nie tout implication et dénonce une conspiration pour l'empêcher de se présenter aux élections présidentielles de 2018.
L'ancien PDG du plus puissant groupe de contstruction brésilien, Marcelo Odebrecht, purge une condamnation de 19 ans de prison en première instance.
(c) AFP