Chine: Sinopec voit son bénéfice net s'effondrer de 30% en 2015
Sur l'exercice 2015, Sinopec --un groupe étatique-- a engrangé un profit net de 32,4 milliards de yuans (5 milliards de dollars), selon un communiqué de l'entreprise: meilleur qu'attendu par le marché mais très en-deçà du bénéfice de 46,5 milliards de yuans enregistré en 2014.
La reprise de l'économie mondiale est restée sans éclat (...) Les prix internationaux du pétrole se sont trouvés sous forte pression, en fluctuant vers de nouveaux abîmes, a commenté Sinopec.
Mais si on prend en compte toute sa production d'hydrocarbures, avec une production de 472 millions de barils-équivalent-pétrole (bep) en 2015, Sinopec se voit relégué au troisième rang des groupes énergétiques chinois, alors qu'il occupait jusqu'alors la 2e place derrière le géant CNPC, selon des chiffres rapportés par Bloomberg.
Le groupe CNOOC, spécialisé dans l'exploitation offshore, l'a désormais dépassé, avec une production s'élevant l'an dernier à environ 496 millions de barils-équivalent-pétrole, en hausse de 15% par rapport à 2014. PetroChina, entité cotée de CNPC, reste loin devant, avec 1,49 milliard de barils.
Le portefeuille de champs exploités et explorés par Sinopec est le plus +mature+ parmi les trois grands groupes pétroliers, tandis qu'à l'inverse, CNOOC a de prometteuses perspectives à l'étranger sur des gisements à larges réserves, souligne Neil Beveridge, expert du cabinet Sanford Bernstein, cité par Bloomberg.
Comme les autres firmes énergétiques, Sinopec a été sévèrement pénalisé par le plongeon des cours de l'or noir, qui ont dégringolé jusqu'à approcher en février leurs plus bas niveaux depuis 13 ans.
Ces derniers jours, PetroChina et CNOOC --des firmes également sous contrôle étatique-- avaient tous deux fait état d'un recul de plus de 66% de leurs bénéfices nets respectifs en 2015.
Contrairement à leurs concurrents américains et européens, les grands pétroliers chinois, même sous pression, semblent pour l'instant préférer les cessions de certains actifs --PetroChina se sépare ainsi de participations dans des gazoducs-- plutôt que d'engager de massifs plans de licenciements.
(c) AFP