Le pétrole reprend des couleurs grâce à un dollar affaibli et aux chiffres de l'API
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 39,64 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 50 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance gagnait 62 cents à 38,90 dollars.
Selon les analystes de Deutsche Bank, l'essentiel de la baisse des cours observée au cours des derniers jours est attribuée au scepticisme croissant entourant les espoirs de tout résultat concret qui pourrait émaner de la réunion à venir du 17 avril entre les grands producteurs à Doha.
Une réunion est prévue à la mi-avril entre la plupart des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l'Iran qui a tout de même fait savoir qu'il ne consentirait pas à une limitation de sa production, et des pays extérieurs comme la Russie.
L'Arabie saoudite, membre dominant du cartel, la Russie, le Qatar et le Venezuela avaient déjà annoncé en février un accord pour ne plus augmenter leur production, ce qui avait contribué à déclencher le rebond des cours, mais les observateurs estiment largement que ce pacte n'est valable que comme un premier pas vers un vrai rééquilibrage du marché.
Le dernier coup (mardi) est venu du Koweït où le ministre du Pétrole a annoncé la reprise de la production du champ pétrolier de Khafji, un gisement situé en mer fermé depuis octobre 2014 et qui est la propriété conjointe du Koweït et de l'Arabie saoudite, expliquaient-ils.
Bien que le champ pétrolier en question n'ait une capacité maximale de production que de 300.000 barils par jour, le fait que cette annonce intervienne si peu de temps avant la réunion de Doha est un signe désastreux. Après tout, cela donne l'impression que l'invocation d'un gel de la production n'est qu'un voeu pieux, abondaient les analystes de Commerzbank.
Les données de l'API ont montré une hausse de 2,6 millions de barils la semaine dernière, une progression moins importante que ce qui avait été précédemment anticipé, ce qui est plutôt haussier pour les cours, relevait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
Le pétrole était par ailleurs soutenu mercredi par un net affaissement du dollar, lesté par le discours de Janet Yellen dont le ton ultra-prudent a laissé penser au marché qu'un resserrement monétaire aux États-Unis était improbable dans un avenir proche.
Une hausse des taux d'intérêt américains rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs. Aussi le report d'une telle perspective tend-il à peser sur le billet vert, ce qui profite à l'inverse aux achats d'or noir, libellés dans la devise américaine.
(c) AFP