ExxonMobil s'en sort bien au 4ème trimestre, contrairement à Chevron
Si le chiffre d'affaires trimestriel de 83,43 milliards de dollars n'a pas répondu aux attentes des analystes (86,33 milliards), le bénéfice net de 7,61 milliards a surpassé le consensus de FactSet (6,98 milliards).
Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, valeur de référence pour les marchés, ce dernier ressort à 1,67 dollar quand le consensus avait pronostiqué 1,55 dollar.
"Opérationnellement, nous avons réalisé des résultats solides en matière de sécurité, de fiabilité et d'émissions. Financièrement, nous avons réalisé les résultats et un flux de trésorerie opérationnel parmi les plus élevés de la décennie", a commenté Darren Woods, patron d'ExxonMobil, cité dans un communiqué.
Se tournant vers l'avenir, il a estimé avoir "construit une longue route de création de valeur", se disant "confiant" dans la capacité du groupe à "générer beaucoup plus de bénéfices et de trésorerie, non seulement jusqu'en 2030, mais aussi au-delà".
Pour Stewart Glickman de CFRA, la moitié de l'écart entre le consensus et le bénéfice net par action proforma publié s'explique par des coûts de fonctionnement inférieurs à la moyenne, ce qui "ne devrait pas persister".
Mais le Guyana continue d'être "la vedette du spectacle", a-t-il ajouté.
Les analystes de TD Cowen attribuent ce dépassement par des ventes d'actifs supérieures aux estimations et ils ont semblé déçus des anticipations concernant les dix projets devant commencer en 2025: ils s'attendaient à ce qu'ils génèrent 5 milliards en 2026, mais ExxonMobil a parlé de trois milliards uniquement.
Dix-huit milliards d'économies
Lors d'une conférence avec des analystes, M. Woods a relevé que les activités de l'amont - exploration, développement et production - avaient atteint un niveau historique grâce à l'intégration de Pioneer Natural Ressources, acquis fin 2023.
Cette union doit dégager en moyenne plus de trois milliards de dollars de synergies par an et permettre à ExxonMobil d'accroître sa production quotidienne de pétrole de 1,5 million de barils en 2024 à 2,3 millions d'ici 2030.
Sur l'ensemble de l'exercice 2024, son chiffre d'affaires a atteint 349,58 milliards de dollars, contre 344,58 milliards en 2023, et son bénéfice net s'établit à 33,68 milliards contre 36,01 milliards un an plus tôt.
ExxonMobil a souligné, côté éléments négatifs, les baisses de marges dans le raffinage et les prix du gaz qui ont diminué par rapport à leurs niveaux historiquement hauts de 2023 et, côté positif, une forte croissance des volumes liée aux records de production au Guyana et dans le bassin permien.
Contrairement à lui, son concurrent Chevron n'est pas parvenu à répondre aux attentes des analystes au quatrième trimestre et a annoncé vendredi matin des résultats lestés par la baisse des marges sur l'activité de raffinage malgré une augmentation de sa production.
D'octobre à décembre, le groupe a enregistré un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars, contre 2,3 milliards un an plus tôt (+43%), grâce à des dépréciations moins importantes que l'année précédente.
Néanmoins, rapporté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice s'affiche en net recul (-40% sur un an) à 2,06 dollars quand le consensus tablait sur 2,11 dollars.
En cause, a expliqué l'énergéticien dans un communiqué, la baisse des marges sur la vente de produits raffinés, qui n'a été que partiellement compensée par des volumes de vente plus élevés grâce, notamment, à l'intégration de PDC Energy acheté en 2023.
Le chiffre d'affaires a atteint 52,2 milliards de dollars (+10,7% sur un an) au quatrième trimestre et 202,8 milliards de dollars (+0,9%) sur l'ensemble de l'année.
Il a confirmé son objectif de réduction des coûts structurels à hauteur de 2 à 3 milliards de dollars d'ici à fin 2026.
Vers 17H20 GMT, l'action ExxonMobil reculait de 1,20% et celle de Chevron de 3,58%.
(c) AFP