Nouvelle plainte à Paris contre TotalEnergies
Les plaignants, menés par les ONG Bloom, Alliance Santé Planétaire et Nuestro Futuro, veulent mettre en cause pénalement le groupe pétrolier et ses plus hauts représentants "pour leur contribution au changement climatique et son impact fatal sur les vies humaines et non humaines", d'après un communiqué transmis à l'AFP.
Trois jours avant l'assemblée générale annuelle de TotalEnergies, prévue vendredi après-midi à La Défense, leur plainte simple a été déposée mardi matin au tribunal judiciaire de Paris, qui comporte un pôle santé publique et environnement, et vise à obtenir l'ouverture d'une enquête et à terme, un procès devant le tribunal correctionnel.
La plainte est co-signée par huit "survivants et victimes du changement climatique" venant de France, Pakistan, Grèce, Belgique, Zimbabwe, Australie, Philippines, qui ont été affectés par de récents cataclysmes, comme les inondations dévastatrices au Pakistan en 2022, la tempête Alex en France en 2020 ou le cyclone Idai au Zimbabwe.
Pour les plaignants, "TotalEnergies est conscient de l'impact de ses activités depuis au moins 1971", mais a depuis "suivi une ligne climato-sceptique afin de nous faire perdre du temps, de retarder les prises de décision et de protéger ses investissements croissants dans les énergies fossiles".
En l'occurrence, le pétrole, et le gaz dont les rejets issus de leur combustion réchauffent les températures de la planète.
"Les dirigeants et les actionnaires de TotalEnergies sont parfaitement conscients que le changement climatique tue, pourtant ils ont fait le choix cynique d'accroître la production de pétrole et de gaz pour une seule raison: maximiser les profits", accusent encore les plaignants.
Outre cette procédure, TotalEnergies est sous le coup de plusieurs actions judiciaires, au pénal ou au civil, à Paris ou à Nanterre notamment, lancées par des ONG sur des sujets climatiques, environnementaux et sociaux, dont certaines ont été rejetées.
TotalEnergies, dont les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes représentent environ 1% des émissions mondiales selon les plaignants, assure viser la neutralité carbone en 2050, l'une des conditions, d'après les experts du climat, pour tenir l'objectif le plus exigeant de l'accord de Paris 2015 de rester sous la barre des 1,5°C.
Mais sa comptabilité de ses émissions en la matière est contestée par les militants écologistes.
(c) AFP