Shell ne fera pas de forages en Alaska en 2014
Une cour fédérale, saisie par des organisations écologistes, a jugé la semaine dernière que le gouvernement américain avait fourni des informations inadéquates lors de l'octroi de licences d'exploration dans la région.
Une décision qui dresse des obstacles substantiels pour les projets de forage de Shell en Alaska et qui a amené le groupe à décider d'arrêter son programme d'exploration en Alaska en 2014, a-t-il indiqué à l'occasion de la publication de ses résultats annuels. C'est une conséquence décevante mais le manque de clarté fait que je ne suis pas prêt à engager de nouvelles ressources pour forer en Alaska en 2014, a déclaré le patron de Shell, Ben van Beurden, qui s'est engagé jeudi à réduire les investissements et à céder des actifs afin de redresser la rentabilité du groupe.Nous allons veiller à ce que les agences (gouvernementales) compétentes et le tribunal résolvent leurs contentieux le plus rapidement possible, a ajouté le nouveau patron de Shell. Interrogé par l'AFP sur une date de reprise des forages, un porte-parole du groupe s'est refusé à tout commentaire.
Le programme d'exploration de Shell en Alaska a déjà pris plusieurs années de retard. Le groupe devait à l'origine commencer à forer en 2010 mais avait vu son programme gelé après la terrible marée noire de 2010 dans le golfe du Mexique, causée par l'explosion de la plate-forme du britannique BP, Deepwater Horizon.
Après avoir effectué des premiers forages en 2012, il avait été contraint en septembre de la même année de les repousser après un problème sur un navire. Alors qu'il devait forer de nouveau en 2013, il avait finalement décidé de prendre encore du temps pour s'assurer que ses équipements soient prêts. Les forages au large de l'Alaska sont très critiqués par les défenseurs de l'environnement alors que c'est dans cette région qu'a eu lieu l'une des plus grosses marées noires de l'histoire, lorsque le pétrolier américain Exxon Valdez s'est échoué en 1989. Shell avait participé au développement de l'extraction pétrolière en Alaska dès les années 1950. Il s'était retiré de la région à partir de 1997 mais a recommencé à y investir des milliards de dollars ces dernières années.
La décision de Shell de ne renoncer à faire des forages en Alaska cette année a été saluée jeudi par des groupes environnementaux.
Shell reconnaît finalement ce que nous disons depuis longtemps à savoir que le forage offshore dans l'Arctique est risqué, coûteux et tout simplement pas un bon investissement d'un point de vue d'une entreprise, a déclaré une responsable de l'organisation Oceana, Jacqueline Savitz, interrogée par l'AFP.
Pour Greenpeace International, l'échec de Shell dans l'Arctique est suivi de près par d'autres compagnies pétrolières qui doivent maintenant conclure que cette région est trop éloignée, trop hostile et trop iconique pour y faire de l'exploration.
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