Exxon et Conoco ont pâti en 2013 d'une baisse de production
Chez ExxonMobil, numéro un américain du secteur, le bénéfice net part du groupe a chuté de 27%, à 32,6 milliards de dollars, inférieur aux prévisions.
Le chiffre d'affaires est lui aussi ressorti nettement en deçà des attentes de Wall Street avec un recul de 9%, à 438,25 milliards de dollars.Sur l'ensemble de l'année écoulée la production en équivalent pétrole a reculé de 1,5%, une hausse de la production de pétrole et liquides ayant été éclipsée par le recul de celle de gaz, en raison de cessions et d'un déclin de la production des champs matures.
Les recettes de raffinage ont pâti d'une restructuration au Japon et de marges en baisse, alors que les prix du brut ont augmenté nettement plus vite que ceux de l'essence.
Pour le quatrième trimestre seul le bénéfice a reculé de 16% à 8,35 milliards de dollars, également inférieur aux prévisions. Le chiffre d'affaires a reculé de 3% à 110,86 milliards de dollars très en deçà des prévisions.
La production a reculé de 1,8% et hors cessions et ajustement des quotas de l'Opep (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) elle est restée inchangée. Une progression dans la production de liquides et pétrole a été quasi éclipsée par un recul de celle de gaz naturel.
En chimie également les bénéfices du groupe ont légèrement diminué.
L'action reculait de 1,20% à 93,97 dollars à la mi-séance.
Sur les deux années à venir, ExxonMobil va démarrer plusieurs projets d'extraction importants qui vont générer de nouveaux approvisionnements rentables de pétrole et gaz, et va aussi renforcer ses activités de chimie et raffinage.
Son concurrent ConocoPhillips, beaucoup plus petit surtout depuis qu'il s'est séparé de ses anciennes activités de raffinages et qu'il s'est lancé dans de vastes opérations au long cours de cessions, est parvenu à améliorer son bénéfice net de 9% à 9,2 milliards de dollars l'an dernier, profitant de la hausse des cours de l'or noir.
Au 31 décembre, le baril de brut cotait en effet 98,42 dollars contre 91,82 dollars un an plus tôt.
Son chiffre d'affaires a toutefois baissé plus que prévu. Il a baissé de 6% à 58,2 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année, et même de 15% sur les trois derniers mois à 14 milliards. Les analystes espéraient le voir atteindre respectivement 59,2 et 15,1 milliards.
Au quatrième trimestre, où le groupe a notamment encaissé les recettes de la cession de ses activités en Algérie, le bénéfice net a bondi de 74% à 2,5 milliards.
Le bénéfice trimestriel par action hors exceptionnels, qui sert de référence aux Etats-Unis, a dépassé de 9 cents la prévision moyenne des analystes, à 1,40 dollar.
ConocoPhillips a notamment déploré une baisse de production à cause du déclin de champs matures et à cause des perturbations de la production en Libye, partiellement compensée par la progression de l'extraction de pétrole non conventionnel (schiste, sables bitumineux).
Le périmètre du groupe a beaucoup évolué ces dernières années. Il s'est notamment recentré sur l'exploration et la production en se séparant fin avril 2012 de ses activités d'oléoducs et de raffinage désormais regroupées dans une autre société cotée en Bourse, Phillips66. ConocoPhillips a aussi remanié son portefeuille d'actifs en vendant ses participations dans plusieurs gisements jugés moins prometteurs.
En 2013 nous avons avancé dans nos cessions d'actifs non stratégiques, progressé dans nos programmes de croissance, enregistré des succès dans l'exploration conventionnelle et non conventionnelle, et augmenté nos dividendes, a commenté le PDG Ryan Lance.
Il s'est aussi félicité du niveau des réserves du groupe, qui atteignaient 8,9 milliards de barils équivalent pétrole fin 2013 (+3%).
Sur l'année 2014, ConocoPhillips estime pouvoir augmenter sa production de 3% à 5%.
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