La société australienne BHP Billiton remporte un important gisement au Mexique aux enchères
Organisées dans le cadre de la réforme énergétique lancée en 2013, ces quatrièmes enchères portaient sur les gisements en eaux profondes, les joyaux de la couronne selon le ministre de l'Energie, Pedro Joaquin Coldwell.
Parmi elles, les réserves du gisement Trion remporté par BHP Billiton actuellement estimées à 485 milliards de barils de brut selon Pemex.
C'est un jour important pour le Mexique, a tweeté le président mexicain Enrique Pena Nieto, peu après l'annonce, avant de rappeler que 11 milliards de dollars d'investissement seraient générés par cette association au cours des années futures.
La production devrait débuter en 2023 et en 2025 on prévoit que le site produise quotidiennement environ 120.000 barils de brut, selon Pemex.
Dix autres lots en eaux profondes ont été mis aux enchères au cours de la journée auxquelles ont participé une dizaine d'entreprises ou consortiums. Huit ont au final trouvé preneurs.
Total - qui n'avait pas déposé d'offre pour le gisement principal - a remporté trois lots dans le golfe du Mexique à travers deux consortiums: Total-Exxon et Statoil-BP-Total. China Offshore a remporté deux gisements et le consortium Chevron-Pemex-Inpex en a remporté un autre. Au total, les entreprises asiatiques auront rafflé quatre des onze lots à la vente.
Pour l'ensemble de ces lots, la participation a été beaucoup plus grande que prévu. Qu'il y ait eu autant d'intérêt pour cette région est très positif, analyse Jorge Sandoval, expert en pétrole auprès du cabinet d'avocats Goodrich.
- Réforme cruciale
Impossible d'avoir de meilleures enchères, a de son côté conclu le ministre de l'Energie à l'issue de la journée.
Peña Nieto veut ouvrir le secteur énergétique national au privé pour oxygéner la société nationale Pemex, qui a subi une perte de plus de 30 milliards de dollars en 2015 du fait de la baisse des prix du brut.
En avril, le gouvernement avait dû injecter 4,2 milliards de dollars pour renflouer la compagnie.
En relançant la production de pétrole mexicaine qui génère environ 20% des revenus de l'Etat, le président mexicain veut stimuler l'économie du pays et contrer le déclin régulier de la production pétrolière mexicaine, passée de 3,5 millions de barils en 2004 à 2,1 millions actuellement.
Faute de moyens, Pemex a dû renoncer à sa propre exploration et exploitation en eaux profondes. La seule solution pour elle était ce type d'accord, explique à l'AFP Sandoval.
Trop peu attractives, les premières enchères avaient tourné au fiasco en juillet dernier, seuls deux des 14 sites proposés ayant trouvé preneurs. Le gouvernement avait alors décidé d'assouplir les règles. Après de nouvelles enchères mitigées, les troisièmes enchères avaient enfin pu dépasser les attentes du gouvernement.
Le succès des enchères sur les gisements les plus stratégiques du pays devrait quelque peu rasséréner le gouvernement mexicain, dans un contexte économique entouré d'incertitudes et de chute du peso, après l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
(c) AFP