France: grève reconduite à TotalEnergies et Esso-ExxonMobil malgré les pressions
La CGT et FO ont décidé de reconduire mardi la grève qui touche les deux raffineries françaises du groupe Esso-ExxonMobil, au lendemain de la signature d'un accord sur les salaires par la CFDT qui a ainsi rejoint la CFE-CGC, tandis que CGT et FO ont rejeté cet accord, a indiqué à l'AFP la CGT.
A TotalEnergies, les grévistes ont également choisi de prolonger la grève, en dépit de l'appel du gouvernement de lever "sans délai" les blocages des dépôts, a indiqué à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe.
"Le gouvernement appelle à ce que la totalité des blocages soient levés sans délai. Sans quoi, nous prendrons nos responsabilités, c'est-à-dire que nous pourrions être amenés à les lever", a-t-il dit.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a renchéri. "Il y a une seule solution: le déblocage sans délai des dépôts de carburant et des raffineries", a-t-il déclaré sur franceinfo, en appelant à ce que les négociations à TotalEnergies démarrent "aujourd'hui", mardi.
"Il n'y a plus aucune raison qu'il y ait le moindre blocage" à Esso-ExxonMobil, a estimé M. Véran.
Mais si la CFDT et la CFE-CGC sont majoritaires au sein du groupe, les syndicats CGT et FO, à l'origine du mouvement de grève, représentent plus de 50% des personnels de la raffinerie de Fos-sur-Mer. A celle de Notre-Dame-de-Gravenchon, la situation est "très équilibrée entre les quatre organisations syndicales", CFDT et CFE-CGC représentant d'un côté un peu plus de 50% et le reste étant partagé entre CGT et FO, selon Christophe Aubert, délégué syndical central CGT.
"Le mouvement a été reconduit ce matin à 06H00" après une proposition de la direction qui est "toujours sur la même proposition que celle du 20 septembre à l'exception de l'octroi d'une prime", a indiqué à l'AFP M. Aubert, selon qui l'amélioration de l'offre formulée consiste essentiellement en une prime.
A TotalEnergies, "on est toujours en attente de précisions en matière de négociations par la direction" et les salariés ont donc "revoté à une large majorité" la grève ce matin, a expliqué M. Sellini à l'AFP.
En parallèle, le gouvernement "discute avec Total" pour qu'il puisse "y avoir une prolongation sur quelques jours de la ristourne" mise en place par le groupe, a indiqué Olivier Véran.
"Les jours de blocage d'accès au carburant que l'on est en train de vivre aboutiront aussi à des prolongements - c'est ce que nous demandons à Total - des ristournes", a confirmé son collègue chargé des Transports, Clément Beaune, sur RMC.
Cette ristourne de 20 centimes le litre consentie par l'énergéticien était censée prendre fin le 1er novembre.
(c) AFP