Arabie: le bénéfice net annuel 2021 d'Aramco dépasse les niveaux pré-pandémie
L'une de ces attaques contre la raffinerie YASREF dans la ville de Yanbu sur la mer Rouge, a entraîné "une réduction temporaire de la production", qui sera néanmoins "compensée par les stocks", a indiqué le ministère de l'Energie sans autre précision.
En 2019, il avait annoncé un bénéfice net de 88,2 milliards de dollars en 2019, avant que la pandémie de coronavirus ne frappe les marchés avec des pertes considérables pour les secteurs du pétrole et de l'aviation notamment.
L'annonce d'Aramco est survenue dans un contexte de tension sur les marchés pétroliers, les cours du pétrole ayant fortement augmenté à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Et quelques heures après une nouvelle attaque des rebelles Houthis contre des installations d'Aramco dans le sud de l'Arabie saoudite, pays qui dirige une coalition militaire soutenant le pouvoir yéménite face aux rebelles Houthis appuyés par l'Iran.
Selon cette coalition, les défenses anti-aériennes saoudiennes ont détruit un missile balistique et neuf drones mais des missiles et drones piégés ont touché leurs objectifs, notamment une station de distribution d'Aramco dans le Sud et une usine de liquéfaction de gaz du groupe dans l'Ouest. Il y a eu des dégâts matériels.
"Année exceptionnelle"
Les Houthis ont revendiqué des attaques contre des établissements "vitaux et importants".Dans la soirée dimanche, la coalition a annoncé une "nouvelle attaque hostile" visant la "station de distribution de produits pétroliers" d'Aramco à Jeddah.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a dénoncé dans un communiqué des attaques "terroristes", affirmant que Washington "continuera à soutenir pleinement (ses) partenaires dans la défense de leur territoire contre les attaques houthies".
Le Conseil de coopération du Golfe, groupement réunissant les six pétromonarchies arabes en tête desquelles l'Arabie saoudite, a proposé des pourparlers à Ryad à partir du 29 mars pour tenter de régler le conflit au Yémen. Mais les Houthis ont indiqué qu'ils ne se rendraient pas en territoire "ennemi" tout en disant ne pas être opposé au principe des pourparlers.
Dans un communiqué, le PDG d'Aramco, Amin Nasser, a souligné "une année 2021 exceptionnelle pour Aramco du point de vue des résultats financiers, opérationnels, des initiatives, réalisations et investissements à venir en dépit des défis et du difficile contexte mondial en raison de la pandémie".
"Ces bons résultats témoignent de notre rigueur budgétaire, notre souplesse face à l'évolution des conditions du marché et de l'accent mis sur notre stratégie de croissance à long terme."
"Sécurité énergétique"
M. Nasser a souligné que les "perspectives demeurent incertaines en raison de divers facteurs macro-économiques et géopolitiques".Mais il a reconnu que "la sécurité énergétique est essentielle pour des milliards de personnes à travers le monde. C'est pourquoi nous continuons de progresser, en augmentant notre capacité de production de brut, en exécutant notre programme d'expansion gazière et en augmentant notre capacité de transformation des liquides en produits chimiques".
Premier exportateur mondial de pétrole brut, l'Arabie saoudite cherche à diversifier son économie trop dépendante du pétrole, le Fonds d'investissement public (PIF), le fonds souverain du royaume, investissant dans divers secteurs au niveau national et mondial.
En février, le royaume a "transféré" 4% des actions d'Aramco au PIF représentent 80 milliards de dollars, une opération visant à "soutenir la restructuration de l'économie nationale".
En 2019, Aramco avait été introduit en grande pompe en Bourse à Ryad en décembre 2019.
En avril 2021, le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) a indiqué qu'Aramco envisageait la vente d'1% de ses actions à un géant énergétique étranger.
Selon Saudi Aramco, en 2021 es dépenses d'investissement se sont élevées à 31,9 milliards de dollars, une augmentation de 18% par rapport à 2020. L'entreprise "prévoit environ 40 à 50 milliards de dollars en dépenses d'investissement en 2022 et une nouvelle croissance jusqu'au milieu de la décennie".
Les prix du brut ont dépassé les 100 dollars le baril en raison essentiellement de l'invasion de l'Ukraine qui a affecté les approvisionnements mondiaux en pétrole, Moscou étant frappé par des sanctions occidentales.
Les monarchies du Golfe résistent aux pressions occidentales pour augmenter la production affirmant leur engagement dans l'alliance OPEP+ de pays exportateurs menés par Ryad et Moscou, plus gros producteur de gaz et un des plus gros producteurs de pétrole.
(c) AFP