Libye: les terminaux pétroliers dans l'est désormais gérés par les autorités parallèles (Haftar)
Déchirée par des luttes de pouvoir et minée par une insécurité chronique, la Libye est dirigée par deux autorités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli et soutenu par la communauté internationale et un cabinet parallèle installé dans l'est et soutenu par l'ANL.
"Toutes les installations pétrolières sécurisées par l'ANL sont remises à la Compagnie nationale de pétrole issue du gouvernement provisoire (de l'est) et présidée par Faraj al-Hassi", a déclaré le général Ahmed al-Mesmari qui lisait une décision du maréchal Haftar.
M. al-Mesmari a précisé par ailleurs que les revenus du pétrole seront désormais gérés par le gouvernement parallèle basé dans l'est du pays.
Selon lui, le maréchal Haftar a pris cette décision après s'être rendu compte que les "groupes armés rivaux sont financés par les revenus du pétrole".
Il fait allusion aux groupes armés dirigés par Ibrahim Jadhran qui ont attaqué le 14 juin les terminaux de Ras Lanouf et d'al-Sedra, deux principaux sites dans cette région du nord-est libyen.
M. Jadhran commandait les Gardes des installations pétrolières (GIP) chargés de la sécurité du Croissant pétrolier. Il avait réussi à bloquer les exportations de pétrole de cette région pendant deux ans avant d'en être chassé en 2016 par l'ANL.
Jeudi, le maréchal Haftar a lancé une opération militaire pour reconquérir le Croissant pétrolier et chasser les hommes d'Ibrahim Jadhran.
Elle est présidée par Mustafa Sanallah qui a représenté la Libye la semaine dernière à la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
La NOC avait annoncé le 14 juin la suspension de ses opérations dans le Croissant pétrolier en raison des violences et avait mis en garde contre des milliards de dollars de pertes. La production de pétrole, qui était de plus d'un million de barils par jour, a ainsi été réduite de 450.000 b/j.
Dimanche, la NOC avait indiqué avoir dépêché une mission dans le terminal de Ras Lanouf pour évaluer les dégâts et la date de reprise des opérations, selon un communiqué de la compagnie publié sur son site.
(c) AFP