Scandale Petrobras: Esteves perd le contrôle de BTG qui cède des actifs
André Esteves, qui avait démissionné dimanche après que la justice brésilienne eut prolongé sa détention, a échangé ses actions assorties de droits de vote avec sept grands associés de BTG Pactual, perdant ainsi le contrôle de la société, a indiqué la première banque d'investissement d'Amérique latine dans un communiqué diffusé mercredi.
Le nouveau président du conseil d'administration Persio Arida a souligné l'intention de BTG Pactual de se défaire d'actifs non essentiels à l'image de la vente de sa participation dans Rede D'Or Sao Luiz, la plus grande chaîne d'hôpitaux du Brésil, qui lui a déjà permis de récolter 2,38 milliards de réais (587,6 millions d'euros), selon l'agence Bloomberg News.
André Esteves, 47 ans, à la tête d'une fortune personnelle estimée à 2,1 milliards de dollars par la revue américaine Forbes, avait été arrêté le 25 novembre.
Il est suspecté d'avoir tenté d'acheter le silence d'un ancien cadre de la compagnie pétrolière Petrobras, au centre d'un gigantesque scandale de corruption qui a déjà envoyé en prison la plupart des ex-directeurs du géant étatique et les patrons des plus puissants groupes de BTP du Brésil.
Les enquêteurs soupçonnent l'ex-PDG de BTG Pactual d'avoir été de mèche avec Delcidio do Amaral, chef du groupe sénatorial du Parti des travailleurs (PT, gauche, au pouvoir), pour tenter d'acheter le silence de l'ex-directeur international de Petrobras, Nestor Cervero. Emprisonné, ce dernier est sur le point de sceller un accord de collaboration avec la justice en échange d'une remise de peine.
La détention provisoire du sénateur Amaral a également été prolongée par la justice.
L'enquête sur l'affaire Petrobras, lancée en 2014, a mis au jour un système de trucage systématique des marchés passés entre la compagnie pétrolière et ses sous-traitants, donnant lieu à des commissions de 3% sur chaque marché dont une partie était reversée à des élus de la coalition au pouvoir.
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PETROBRAS - PETROLEO BRASILEIRO
BANCO BTG PACTUAL
(c) AFP