Total souffre au troisième trimestre mais veut résister à la chute du pétrole
Trimestre après trimestre, Total démontre sa capacité à résister à un environnement baissier et les résultats obtenus encouragent le groupe à poursuivre ses actions en cours pour accroître encore son efficacité dans tous les domaines qu'il maîtrise, a souligné le géant pétrolier français dans un communiqué.
Comme le britannique BP mardi, dont le bénéfice net trimestriel a été réduit quasi à néant par la chute des cours du brut, Total avait annoncé en septembre vouloir donner un nouveau tour de vis à ses coûts et à ses investissements avec l'objectif de préserver son dividende, en hausse de 2,5% à 2,44 euros pour l'exercice 2014.
Très suivi par le marché, le bénéfice net ajusté, qui exclut des éléments volatils comme l'effet stock, a mieux résisté, avec un repli de 23% à 2,76 milliards de dollars. Sur les neuf premiers mois de l'année, il a diminué de 16% à 8,44 milliards de dollars.
Total tire ainsi parti de son modèle intégré, de la hausse de sa production et de sa discipline sur les investissements et les coûts opératoires, a souligné le directeur général Patrick Pouyanné en commentant dans un communiqué ces résultats supérieurs aux attentes des analystes.
Le groupe a bénéficié de la bonne performance du raffinage-chimie qui a, lui, profité de la faiblesse des prix du pétrole et de la demande estivale en essence. Avec un bond de 82% de son résultat opérationnel net ajusté à 1,43 milliard de dollars et une marge de raffinage européenne de 54,8 dollars la tonne (+83%), cette branche a permis de contrebalancer en partie le repli de 60% dans l'amont à 1,11 milliard de dollars.
- Objectif de production relevé
Comme les autres majors pétrolières, le groupe avait déjà réduit ses investissements organiques de plus de 10% à 23-24 milliards de dollars cette année pour affronter des prix divisés par plus de deux en un an et demi, autour des 50 dollars. L'an prochain, il ne prévoit plus d'investir que 20-21 milliards de dollars, puis 17-19 milliards à partir de 2017.
La production du groupe pétrolier ressentira à terme les effets de cette stratégie, notamment d'une politique d'exploration moins coûteuse et moins ambitieuse que par le passé.
Elle a toutefois progressé de plus de 10% à 2,34 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j) au troisième trimestre, grâce à de nouveaux projets et à l'importante concession ADCO à Abou Dhabi.
En tout, le démarrage de six grands projets, notamment au Canada et en Australie, qui seront suivis par deux autres, permettent au groupe de tabler sur une production plus forte que prévu cette année: elle devrait croître d'au moins 9% à plus de 2,3 Mbep/j, contre un objectif précédent de plus de 8%.
Le rythme ralentira ensuite à 6-7% en moyenne par an pour la période 2014-2017, et à 5% par an pour 2014-2019.
Total met en oeuvre une stratégie ambitieuse, en particulier pour le bénéfice de ses actionnaires: la sortie programmée du cycle intensif d'investissement, la baisse des coûts opératoires et la hausse de la production permettront au groupe de couvrir en cash le dividende par les flux de trésorerie nets organiques en 2017, dans l'hypothèse d'une remontée des cours du brut à 60 dollars le baril, a confirmé la major.
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TOTAL
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