Chine: de nouveaux dirigeants pour les trois mastodontes du secteur pétrolier
China National Petroleum Corp. (CNPC), numéro un du secteur pétrolier en Chine, a ainsi annoncé que son président Zhou Jiping, ayant atteint la limite d'âge fixée, serait remplacé par Wang Yilin --qui dirigeait auparavant la firme pétrolière CNOOC dédiée à l'international--.
CNOOC, qui s'est récemment fait un nom par l'acquisition spectaculaire du canadien Nexen, a pour sa part indiqué que son directeur général Yang Hua reprendrait le poste de président laissé vacant par le départ de M. Wang.
Les trois annonces ont été faites simultanément lundi soir. En Chine, les autorités communistes peuvent décider à loisir de remanier les équipes dirigeantes des grands groupes étatiques.
Ces changements interviennent alors que des médias officiels chinois font mention avec insistance de projets du gouvernement pour réorganiser en profondeur le paysage des industries pétrolières et gazières.
L'agence Chine nouvelle a annoncé fin avril que Pékin se préparait à fusionner plusieurs dizaines d'entreprises étatiques tous secteurs confondus pour favoriser la naissance de géants nationaux.
Le Wall Street Journal avait justement rapporté fin février que Pékin cherchait à consolider son secteur énergétique, et que la fusion de Sinopec et de CNPC --dont les activités se recoupent largement-- était l'une des options étudiées par un groupe de conseillers gouvernementaux.
Les deux groupes concernés avaient, par deux fois, démenti farouchement une telle éventualité.
Mais de l'avis de certains experts, le vaste remaniement à la tête des grands groupes pourrait ouvrir la voie à une accélération des réformes.
Des dirigeants neufs auront de plus grandes marges de manoeuvre et moins de retenue pour s'avancer rapidement sur le terrain des réformes, estimait ainsi Gordon Kwan, analyste de Nomura, cité par l'agence Bloomberg.
Ces évolutions interviennent alors que les entreprises énergétiques traversent une mauvaise passe, plombées par l'effondrement des cours mondiaux du pétrole brut.
PetroChina, l'entité cotée de CNPC, a ainsi vu son bénéfice net fondre de 82% sur un an au premier trimestre de l'année, après une baisse de 17% sur l'ensemble de 2014.
Le bénéfice net de l'entité cotée de Sinopec avait pour sa part plongé de presque 30% l'an dernier.
(c) AFP