Le géant pétrolier Saudi Aramco profite du rebond des cours du pétrole
"Le résultat net d'Aramco a atteint 21,7 milliards de dollars (18,1 milliards de francs) au premier trimestre, soit une hausse de 30% par rapport aux 16,7 milliards réalisés au premier trimestre 2020", a précisé le groupe dans un communiqué.
Une performance qui a dépassé les attentes des analystes de RBC Capital Markets, qui tablaient sur un bénéfice net autour de 20 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année. Elle illustre la capacité d'Aramco à "optimiser la hausse des prix des produits" pétroliers.
Le géant saoudien a expliqué ce bond par "un marché du pétrole plus solide et par des marges supérieures dans le raffinage et la chimie, éléments qui ont compensé en partie une production inférieure".
Le baril de Brent de la mer du Nord a atteint en moyenne 61,1 dollars au cours du trimestre, contre 50,1 dollars un an auparavant et 44,2 dollars au quatrième trimestre de 2020.
Une situation dont les groupes pétroliers comme ExxonMobil, Chevron, Eni, BP, Shell ou encore Total ont profité au vu de leurs résultats publiés récemment.
"Le contexte de reprise économique mondiale a permis de renforcer les marchés de l'énergie et la flexibilité opérationnelle d'Aramco, son agilité financière et la résilience de nos employés ont contribué à une bonne performance au premier trimestre", a relevé Amin Nasser, PDG d'Aramco, cité dans le communiqué.
"Et la flexibilité opérationnelle d'Aramco, son agilité financière et la résilience de nos employés ont contribué à une bonne performance au premier trimestre", a-t-il souligné.
Et ce n'est pas terminé, à l'en croire: "Etant donné les signes positifs concernant la demande énergétique en 2021, il y a davantage de raisons d'être optimistes sur le fait que des jours meilleurs sont à venir", a commenté M. Nasser.
Il a assuré que malgré la persistance de "vents contraires", le groupe était "bien positionné (...) au moment où les économies commencent à redémarrer".
Bouffée d'oxygène
Cette reprise offre une bouffée d'oxygène à un groupe, vache à lait du royaume -- premier exportateur de brut au monde --, qui n'avait annoncé jusque-là que des baisses de ses performances financières depuis qu'il a commencé à les rendre publiques en 2019. Ce qui provoquait en ricochet des tensions sur les finances de Ryad, encore très dépendant de ses revenus pétroliers.
L'Arabie saoudite cherche à capitaliser sur ses atouts dans le domaine de l'énergie pour générer des fonds, afin de financer ses ambitieux projets de diversification destinés à réduire la dépendance du pays envers les revenus pétroliers.
Le groupe a l'intention de payer un dividende de 18,8 milliards de dollars au titre du premier trimestre 2021, qui s'inscrit dans son objectif de verser quelque 75 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année dans les caisses du gouvernement.
Dans le cadre du programme d'investissements Shareek, le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) a indiqué que 24 des plus grandes entreprises saoudiennes, parmi lesquelles Aramco, avaient accepté de baisser leur niveau de dividendes, afin de rediriger cet argent vers l'économie domestique en échange d'incitations financières.
Le plan prévoit 12.000 milliards de riyals (environ 3.200 milliards de dollars) pour le secteur privé d'ici 2030, dont 5.000 milliards de riyals provenant des grandes entreprises saoudiennes.
Aramco a annoncé en avril avoir vendu pour 12,4 milliards de dollars une participation minoritaire dans une entreprise de pipelines à la firme américaine EIG Global Energy Partners.
Par ailleurs, le groupe a cédé en Bourse en décembre 2019 une partie de son capital, récoltant 29,4 milliards de dollars.
Mohammed ben Salmane a annoncé en janvier l'intention de son pays de vendre davantage d'actions Aramco dans les années à venir, l'argent généré devant être transféré au Fonds d'investissement public, principal instrument de la diversification de l'économie.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a indiqué fin avril que Ryad avait entamé des discussions avec une firme étrangère afin de lui vendre 1% du capital d'Aramco.
(c) AFP