Rosneft et Transneft se renvoient la balle du pétrole frelaté
La découverte de pétrole russe de mauvaise qualité, car contaminé par des chlorures, avait entraîné en avril l'interruption des approvisionnements par l'oléoduc Droujba ("Amitié" en russe), l'un des plus longs du monde, vers un certain nombre de pays dont l'Allemagne, la Slovaquie et la Pologne.
Depuis des mois, les deux groupes publics s'écharpent sur cette pollution qui a provoqué une baisse des exportations russes de pétrole et a affecté les résultats de Rosneft au deuxième trimestre.
Mardi, Rosneft a en effet publié un communiqué exigeant des "excuses" de Transneft à l'égard de l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, président du conseil d'administration du groupe exportateur de pétrole.
En août, M. Schröder avait adressé une lettre au Premier ministre russe Dmitri Medvedev proposant une surveillance internationale quotidienne de la qualité du pétrole transitant par les des oléoducs de Transneft afin de "restaurer l'image de la Russie en tant que fournisseur fiable de pétrole de haute qualité", selon le quotidien économique russe Vedomosti.
Transneft a répondu en déclarant ne pouvoir accepter une telle proposition que si les compagnies pétrolières utilisant ses oléoducs finançaient elles-mêmes ces inspections. Des propos qualifiés de "diffamation publique" par Rosneft.
Environ trois de millions de tonnes de pétrole ont été contaminées depuis le début de cette crise, a indiqué le vice-président de Transneft Sergueï Andronov d'après des propos rapportés par Vedomosti. Selon le groupe bélarusse Gomel Transneft Droujba, il s'agirait plutôt de cinq millions de tonnes.
Le patron de Transneft Nikolaï Tokarev avait affirmé fin avril au président russe Vladimir Poutine que la contamination aurait eu lieu au sein d'un groupe privé chargé de recueillir du pétrole auprès de petits producteurs dans la région de Samara et de l'acheminer vers les oléoducs.