Le pétrole chute de plus de deux dollars après la baisse des prix saoudiens aux états-Unis
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 82,73 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,05 dollars par rapport à la clôture de lundi. Vers 10H15 GMT, le Brent a glissé jusqu'à 82,08 dollars, un minimum depuis fin octobre 2010.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 2,03 dollars, à 76,75 dollars. Vers 10H15 GMT, la référence américaine du brut a chuté jusqu'à 75,84 dollars, son plus bas niveau en séance depuis début octobre 2011.
Le pétrole a plongé, le brut léger américain passant sous les 78 dollars le baril et le Brent sous les 84 dollars le baril, alors que l'Arabie saoudite a réduit ses prix de vente à ses clients américains, a signalé Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
Les Saoudiens ont annoncé une hausse de leur prix de vente à l'Europe et à l'Asie alors que la demande devrait rebondir cet hiver, mais parallèlement les prix aux clients américains ont été réduits afin de défendre leurs parts de marché dans un marché souffrant de plus en plus d'abondance d'offre, détaillait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Ces derniers mois, l'Arabie saoudite avait réduit ses prix pour l'Europe et l'Asie, où la demande ne semblait pas très vaillante, mais l'approche de l'hiver fait espérer un rebond de celle-ci.Aux États-Unis, les Saoudiens doivent rivaliser avec le pétrole de schiste, dont l'exploitation a fortement progressé ces dernières années, conduisant à une importante hausse de la production américaine -- qui s'établissait fin octobre à près de 9 millions de barils par jour, au plus haut depuis 30 ans.
La décision de l'Arabie Saoudite de réduire le coût du baril de pétrole pour les consommateurs américains ne surprend pas vraiment. Le pays est engagé dans une stratégie ambitieuse de sécurisation et de conquête de ses parts de marché à l'international, aux États-Unis et en Asie notamment, estimait Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
Les investisseurs s'inquiétaient donc d'une guerre des prix entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui doivent se réunir à Vienne à la fin du mois (27 novembre).
Le secrétaire général du cartel, Abdallah El-Badri, a pourtant nié la semaine dernière à Londres toute guerre des prix au sein de l'Opep.
Il a également prévenu que la production du cartel en 2015 serait similaire à celle de 2014 (soit autour de 30 millions de barils par jour) alors que les marchés s'inquiètent depuis des mois de la surabondance d'offre sur le marché.
En raison de ce surplus d'offre et d'une économie mondiale incertaine, les cours mondiaux du brut sont englués dans une tendance baissière depuis leur pic de la mi-juin (quand le Brent et le WTI avaient enregistré des plus hauts en 9 mois) et ont perdu un peu plus de 28% de leur valeur à Londres comme à New York depuis cette date.