L'UE travaille sur un éventuel embargo du pétrole russe, selon des ministres
"Ils travaillent actuellement à s'assurer que le pétrole soit inclus dans le prochain train de sanctions", a déclaré le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, à son arrivée à Luxembourg pour un conseil réunissant les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, qui doivent notamment discuter de l'offensive russe contre l'Ukraine.
"L'Union européenne dépense des centaines de millions d'euros pour importer du pétrole russe, et cela contribue sans aucun doute au financement de la guerre. Nous devons tarir ce financement (...) le plus tôt sera le mieux", a-t-il ajouté.
"Nous examinons toutes les autres (sanctions) y compris visant l'énergie", a déclaré le Néerlandais Wopke Hoekstra, faisant écho aux propos du haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires extérieures, Josep Borrell, qui a estimé qu'un embargo européen devait intervenir "tôt ou tard".
Le Parlement européen a adopté jeudi dernier à une écrasante majorité une résolution réclamant un "embargo total immédiat", mais ce texte n'est pas contraignant.
⤵ Pas de consensus
Dans le sillage des crimes de guerre présumés commis par l'armée russe dans des villes de la banlieue de Kyiv, notamment à Boutcha, l'UE a adopté la semaine dernière un cinquième paquet de sanctions contre la Russie, qui prévoit notamment un embargo sur les importations de charbon."Nous travaillons à des sanctions supplémentaires, y compris sur les importations de pétrole, et nous réfléchissons à certaines des idées présentées par les Etats membres, telles que l'instauration de taxes ou la mise en place de canaux de paiement spécifiques comme un compte de garantie bloqué", a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, lors de la présentation du cinquième train de sanctions européennes.
L'instauration d'un embargo sur les importations de pétrole russe requiert l'unanimité des Vingt-Sept sur le principe, ainsi que sur les détails techniques comme sa portée et le calendrier de mise en oeuvre graduelle.
L'Allemagne - première économie du bloc - mais aussi l'Autriche, la Bulgarie et la Hongrie ont jusqu'ici rechigné à approfondir les discussions sur le sujet en raison de leur forte dépendance aux hydrocarbures russes.A son arrivée à Luxembourg, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a appelé à "un plan coordonné pour s'affranchir progressivement et définitivement des énergies fossiles" en provenance de Russie, mais des diplomates européens ont précisé que les autorités allemandes ne soutenaient pas activement un embargo à court terme.
(c) Reuters