La Norvège puise dans sa manne pétrolière pour amortir l'impact de Covid-19
Dans son projet de loi des Finances rectificative, le gouvernement de droite dit prévoir de dépenser un record de 402,6 milliards de couronnes (environ 43,87 milliards de francs ) de ses revenus pétroliers, normalement placés dans le gigantesque fonds souverain du pays.
C'est près de 90 milliards de couronnes de plus que ce qui était prévu par le projet de budget initial présenté en octobre.
Ayant épargné ses revenus pétroliers publics depuis plusieurs décennies, la Norvège dispose du plus gros fonds souverain au monde, lequel pèse aujourd'hui plus de 1.100 milliards d'euros.
En temps normal, le gouvernement peut puiser jusqu'à 3% de la valeur du fonds pour financer ses dépenses, mais le coup de pouce supplémentaire à l'économie annoncé mardi signifie que ce chiffre atteindra exceptionnellement 3,7% cette année.
"La pandémie pèse toujours sur l'économie", a expliqué le ministère. "Toutefois, la croissance pourrait être forte à compter du deuxième semestre cette année".
Après une contraction de 2,5% en 2020 sous l'effet de la crise sanitaire, l'économie norvégienne devrait croître de 3,7% en 2021, selon un scénario médian du gouvernement.
"Une baisse du taux d'infection et une hausse de la proportion de la population ayant été vaccinée donnent des raisons d'être optimiste bien que les incertitudes demeurent élevées", a-t-il indiqué.
"La rapidité de la reprise économique dépendra largement du taux d'infection, de la rapidité de la vaccination et de la date à laquelle les mesures sanitaires pourront être levées", a-t-il précisé.
Si le pays devait définitivement se passer des vaccins anti-Covid à vecteur adénoviral (AstraZeneca et Johnson & Johnson) comme l'a recommandé lundi un comité d'experts en raison des effets secondaires rares mais graves de ces sérums, toute la population adulte du pays devrait avoir reçu une première injection d'ici la troisième semaine de juillet, selon les autorités sanitaires.
La coalition de droite emmenée par Erna Solberg, au pouvoir depuis 2013, fait face le 13 septembre à des élections législatives qui s'annoncent très délicates, à en croire les sondages.
(c) AFP