Le pétrole poursuit son recul à New York par crainte d'un accord avec l'Iran
Vers 13H10 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai perdait 38 cents à 48,49 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Tout accord entraînant le dénouement des sanctions (frappant l'Iran) liées au pétrole - même si c'est sur une longue période - va probablement entraîner une réaction à la baisse, alors que l'absence d'accord encouragera probablement un rebond réflexe de court terme, a résumé Matt Smith chez Schneider Electric.
Les chefs de la diplomatie des grandes puissances et de l'Iran se sont retrouvés lundi matin à Lausanne (Suisse) autour de la même table, pour la première fois depuis des mois, afin de lever les derniers obstacles à un accord jugé faisable avant l'échéance du 31 mars, mais rien n'a filtré de cette rencontre d'une heure.
Il y a beaucoup d'incertitude, a relevé James Williams, chez WTRG Economics, se demandant si en cas d'accord l'Arabie Saoudite serait disposée à réduire sa production pour éviter d'aggraver les déséquilibres entre l'offre surabondante et la demande médiocre.
Parmi les facteurs de baisse, de toute évidence le marché considère l'intervention militaire de l'Arabie Saoudite dans le pays voisin du Yémen comme un conflit local qui n'aura pas d'impact sur l'approvisionnement en pétrole, ont noté les analystes de Commerzbank, alors que le déclenchement des opérations saoudiennes avait provoqué la semaine dernière un fort mouvement d'achat qui avait brièvement fait monter les cours du brut WTI au-dessus du seuil de 50 dollars, et au plus haut depuis près de trois semaines.Enfin le dollar est acoquiné ce matin avec les pourparlers nucléaires, rebondissant nettement pour mettre une pression supplémentaire à la baisse sur le secteur du pétrole, a souligné M. Smith.
Il fallait 1,0818 dollar lundi matin pour acheter un euro, contre 1,0890 vendredi soir, alors que tout renchérissement du dollar pénalise les acheteurs munis d'autres devises pour acheter du brut.
Cependant, M. Williams estimait vraisemblable une reprise des cours à moyen terme lorsqu'apparaîtra une réduction de la production américaine dans les semaines ou mois à venir. Selon lui la réduction continue du nombre de puits en activité, ainsi que le ralentissement de la hausse de production dont fait état le ministère américain de l'énergie tous les mercredi, indiquent que la production est sur le point de partir en baisse.