Tentative de rebond malgré les vives inquiétudes sur l'Espagne
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 91,66 dollars, en hausse de 65 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, grignotait 7 cents à 79,28 dollars.
"Le Brent continue d'être soutenu par les risques sur l'offre", expliquaient les analystes de Commerzbank, notant que se poursuivait mardi une grève dans le secteur pétrolier norvégien, entamée dimanche par 700 employés sur deux champs de la mer du Nord.
"La fermeture de ces deux champs représente une perte d'environ 150.000 barils par jours, soit 10% de l'offre du pays", de loin le principal producteur de brut en Europe, relevait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De plus, "l'entrée en vigueur (totale, ndlr) au 1er juillet de l'embargo de l'Union européenne (UE) sur le pétrole iranien, remet l'Iran de nouveau au centre des attentions", car cet embargo "va affecter d'autres pays consommateurs" en-dehors de l'Europe, observaient les analystes de Commerzbank.
Ainsi, comme les sanctions empêchent également les entreprises européennes d'assurer les pétroliers transportant du brut iranien où que ce soit dans le monde, la Corée du Sud a indiqué mardi qu'elle allait être obligée de renoncer à ses importations de pétrole d'Iran à partir de juillet.
La Corée du Sud importait en 2011 environ 228.000 barils par jour de brut d'Iran, soit 9% des exportations iraniennes, ce qui va la conduire à chercher d'autres sources d'approvisionnement.
L'Iran a de plus vu sa production d'or noir sévèrement réduite depuis le début de l'année, en raison du durcissement des sanctions financières internationales contre Téhéran qui ont restreint les investissements pétroliers dans le pays, soupçonné par les Occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire.
En revanche, la tempête tropicale Debby, première tempête à menacer cet été les installations pétrolières du golfe de Mexique, a finalement évité les plateformes de la région, dont une soixantaine avaient été évacuées et qui devraient par conséquent être rapidement redémarrées.
Le rebond des prix du baril était cependant entravé par les inquiétudes toujours vives sur la zone euro et en particulier sur l'Espagne, qui a de nouveau dû concéder mardi des taux en très nette hausse lors d'une émission obligataire, signe de la défiance des investisseurs.
"Les opérateurs reprennent un peu leur souffle avant le sommet très important de l'UE à Bruxelles" jeudi et vendredi, mais les craintes macro-économiques dominent toujours le marché, avertissait ainsi M. Kryuchenkov.
"Le moral des investisseurs est toujours en berne, et à moins que les responsables politiques décident d'agir de concert pour résoudre la crise actuelle en zone euro, le repli des cours va se poursuivre", abondait David Hufton, analyste du courtier PVM.
jq
(AWP / 26.06.2012 13h01)