Les USA veulent réduire à néant les ventes de pétrole iranien
Téhéran a aussitôt rétorqué que Washington ne parviendrait pas à ses fins et menacé une nouvelle fois de bloquer le détroit d'Ormuz, par lequel transite une grande partie du brut mondial.
Une telle initiative, a répondu un haut responsable du gouvernement fédéral américain, serait "injustifiée et inacceptable".
Pour éviter une surchauffe du marché pétrolier mondial après le rétablissement des sanctions américaines visant les secteurs pétrolier et bancaire iraniens en novembre dernier, conséquence de son retrait de l'accord sur le nucléaire de 2015, Washington avait accordé des exemptions pour six mois à la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, la Turquie, la Grèce, l'Italie, le Japon et Taiwan.
Ces exemptions ne seront pas renouvelées à leur expiration le 1er mai dans le but de "réduire à néant les exportations de pétrole iranien, privant ainsi le régime de sa principale source de revenus", a fait savoir la Maison blanche dans un communiqué.
Selon la Maison blanche, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis se sont engagés à compenser la diminution des exportations iraniennes pour faire en sorte que la demande mondiale soit satisfaite et éviter une envolée des cours du pétrole.
"L'Arabie saoudite et d'autres pays de l'OPEP feront plus que compenser la différence de production de pétrole", a assuré Donald Trump sur son compte Twitter.
Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, a déclaré dans un communiqué que Ryad se coordonnerait avec les autres producteurs de pétrole pour éviter un déséquilibre du marché mondial.
Les annonces de Washington ont fait grimper les cours du pétrole. Le Brent BRENT Le Brent ou brut de mer du nord, est une variation de pétrole brut faisant office de référence en Europe, coté sur l'InterContinentalExchange (ICE), place boursière spécialisée dans le négoce de l'énergie. Il est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole. de mer du Nord, référence du marché mondial, gagnait lundi après-midi 2,75% à 73,95 dollars le baril après avoir auparavant atteint 74,31 dollars, un plus haut depuis le mois de novembre.
A Téhéran, des sources au ministère du Pétrole ont assuré à l'agence Tasnim que les États-Unis ne parviendraient pas à leurs fins. "Les exportations de pétrole ne pourront être réduites à zéro que si les autorités iraniennes le décident... et ce n'est pas d'actualité", a déclaré une "source informée".
"Selon le droit international, le détroit d'Ormuz est un passage maritime et si nous ne pouvons pas l'utiliser, nous le fermerons", a déclaré le général Alireza Tangsiri à l'agence de presse semi-officielle Fars. "En cas de menace, nous défendrons sans l'ombre d'une hésitation les eaux iraniennes", a-t-il ajouté.
(c) AwP