Trump ignore les critiques et salue l'aide de l'Arabie saoudite sur la baisse du prix du pétrole
La veille, le président américain avait affirmé dans un communiqué qu'il ne remettrait pas en cause l'alliance stratégique entre les deux pays, malgré l'éventuelle responsabilité du prince héritier Mohammed ben Salmane dans l'assassinat du journaliste saoudien, très critique à l'égard de Ryad.
"Les prix du pétrole baissent. Génial!", s'est félicité sur Twitter le 45e président des États-Unis, qui passe le long pont de Thanksgiving dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.
"54 dollars, c'était 82 dollars avant. Merci à l'Arabie saoudite, mais allons encore plus bas", a-t-il poursuivi, après avoir plusieurs fois reproché à l'Organisation de pays exportateurs de pétrole (OPEP) d'alimenter la hausse des prix du carburant à la pompe.
Oil prices getting lower. Great! Like a big Tax Cut for America and the World. Enjoy! $54, was just $82. Thank you to Saudi Arabia, but let’s go lower!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 21 novembre 2018
Mardi, il avait déjà salué le travail de l'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, pour stabiliser les prix. "Ils m'ont aidé à les garder bas", a-t-il expliqué aux journalistes en quittant la Maison Blanche. "Si nous coupons les ponts (avec les Saoudiens) je pense que le prix de votre pétrole crèvera le plafond", a-t-il assuré.
Pétrole et armes
Le pétrole est l'un des arguments avancés par le président américain pour justifier son intention de ne pas rompre l'alliance avec Ryad même si Mohammed ben Salmane, dit "MBS", était derrière le meurtre de Jamal Khashoggi.
Une enquête officielle saoudienne a dédouané le prince héritier mais selon un rapport de la CIA cité par les médias américains, l'agence de renseignement n'a plus de doutes sur sa responsabilité.
Donald Trump a pour sa part estimé mardi que la CIA n'avait "rien trouvé d'absolument certain". "Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique --peut-être, peut-être pas!", a-t-il dit.
Et il a semblé vouloir clore le sujet crucial des commanditaires en affirmant que Washington entendait "rester un partenaire inébranlable de l'Arabie saoudite".
Les 450 milliards de contrats, civils et militaires, sont un autre élément de la relation stratégique avec Ryad. "C'est tout simplement l'Amérique d'abord!", a assuré M. Trump mardi.
Un prince "fou"
Les propos du président ont provoqué un tollé au Congrès américain, jusque dans les rangs républicains.
L'influent sénateur Lindsey Graham, qui s'est rapproché récemment de M. Trump, a estimé sur Fox News que le prince héritier était "fou". "Ce n'est pas trop demander que de dire à un allié de ne pas massacrer quelqu'un dans un consulat", a-t-il dit.
Pour le sénateur Bob Corker, patron de la puissante Commission des Affaires étrangères, la Maison Blanche est devenue "une agence de relations publiques" pour l'homme fort de Ryad.
Mais le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a semblé écarter cette éventualité mercredi, tout en assurant que les États-Unis "protègeront toujours les droits de l'homme".
"En fait, nous avons vu les Saoudiens bouger dans cette direction depuis le début de mandat" de M. Trump, a-t-il affirmé dans un entretien à la radio. "Ce n'est pas un bilan parfait, mais il y eu sans aucun doute des pas en avant".
(c) AFP