Soudan du Sud: le secteur pétrolier revit avec l'accord de paix
Le ministre sud-soudanais du Pétrole, Ezekiel Lol Gatkuoth, a déclaré devant des centaines d'investisseurs réunis pour une conférence à Juba, que l'accord signé le 12 septembre à Addis Abeba, avait favorisé une hausse de la production, passée de 135.000 à 155.000 barils par jour.
"Nous tenons à faire savoir au monde entier que le potentiel est extrêmement élevé ici. Maintenant que nous sommes en paix, retournons où nous étions", a déclaré le ministre.
Mais après le déclenchement de la guerre civile en décembre 2013, la production a chuté de plus de moitié, ce qui a durement affecté l'économie sud-soudanaise.
Le secteur pétrolier est une pièce angulaire de l'accord de paix signé sous le patronage du Soudan, dont l'économie a également souffert du ralentissement de la production de pétrole au Soudan du Sud.
En juin, Khartoum s'était engagé à contribuer à la réparation des champs pétrolifères sud-soudanais. Le Soudan du Sud dépend des raffineries et oléoducs soudanais pour l'exportation de son pétrole.
Selon Ezekiel Lol Gatkuoth, des compagnies russe et nigériane ont signé des accords pour l'exploration de possibles nouveaux gisements.
"Nous travaillons pour faire venir des investisseurs, augmenter la production et faire de l'exploration pétrolifère dans différentes zones", a-t-il déclaré.
Les réserves pétrolières du Soudan du Sud sont au coeur des conflits qui ont jalonné son histoire, avant même son indépendance, et ont souvent permis de financer les combats.
La fondation américaine The Sentry, co-fondée par l'acteur George Clooney, a accusé en début d'année l'élite politique sud-soudanaise d'avoir utilisé des fonds de la compagnie pétrolière nationale, Nile Petroleum Corporation, pour "financer des milices responsables d'actes de violence horribles" et pour s'enrichir personnellement.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État.
Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d'un tiers de la population, à s'enfuir.
L'accord de paix laisse sceptiques de nombreux observateurs, qui doutent de la capacité de MM. Kiir et Machar, lequel doit redevenir vice-président, à travailler ensemble.
(c) AFP