Le brut creuse ses pertes et lâche 3 dollars, l'Espagne affole le marché
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 103,54 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en baisse de 3,14 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance plongeait de 2,93 dollars, à 87,83 dollars.
Les cours du baril sont descendus vers 15H00 GMT jusqu'à 103,23 dollars à Londres, un niveau plus vu depuis la mi-décembre, et 87,49 dollars à New York, un plus bas depuis le 24 octobre, chutant à l'unisson des autres marchés de matières premières.
"Les prix du brut ont été entraînés dans un trou d'air généralisé de l'ensemble des marchés, sous la pression du regain d'inquiétude sur la stabilité de l'économie espagnole", actuellement en récession, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Alors que l'avenir de la Grèce est toujours incertain, suspendu au scrutin législatif du 17 juin, les inquiétudes des investisseurs se concentraient sur l'Espagne, qui pourrait être à son tour contraint - après la Grèce, l'Irlande et le Portugal - à faire appel à une aide financière extérieure, alors que le pays est considéré par beaucoup comme trop gros pour être sauvé.
Dans ce contexte, les investisseurs fuyaient les actifs jugés risqués, comme les matières premières, "pour se réfugier vers le dollar, une valeur refuge, un mouvement qui pèse lourdement sur les prix du pétrole", soulignait Fawad Razaqzada, analyste de GFT Markets.
Délaissé par les opérateurs, l'euro est ainsi tombé mercredi sous le seuil de 1,24 dollar pour la première fois depuis début juillet 2010, et le renchérissement du billet vert rendait moins attractifs les achats de brut libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
La publication aux Etats-Unis d'une baisse surprise et importante des promesses de vente de logements en avril n'était pas de nature à redonner le moral aux opérateurs.
Par ailleurs, les médias officiels chinois ont indiqué mercredi qu'aucun nouveau plan de relance de grande envergure n'était prévu par Pékin pour soutenir la croissance du pays, deuxième consommateur de brut de la planète.
"Cette annonce a douché les espoirs de mesures de relance capable de contrer le ralentissement en Chine, qui, avec l'aggravation de la crise européenne, risque de peser sur la demande mondiale de brut", estimait M. Razaqzada.
Enfin, alors que l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, a dopé sa production d'or noir ces derniers mois, "la surabondance de l'offre de pétrole actuellement sur le marché tend également à accentuer la pression à la baisse sur les cours", indiquaient les analystes de Commerzbank.
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(AWP / 30.05.2012 18h31)