Les cours bondissent sur annonce de l'Iran de restreindre le brut à l'UE
Vers 12H40 GMT (13H40 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, est monté jusqu'à 119,99 dollars, son plus haut niveau depuis plus de six mois, en hausse de 2,64 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Il évoluait quelques minutes plus tôt autour de 118 dollars.
Sur les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a atteint 102,54 dollars, un sommet depuis la mi-janvier, progressant de 1,80 dollar par rapport à la veille.
Selon une annonce du site de la télévision d'Etat iranienne, l'Iran a convoqué séparément les ambassadeurs de six pays européens (France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal, Pays-Bas) pour leur signifier son intention de "revoir à la baisse ses ventes de pétrole".
Les prix du baril ont fortement accéléré leur hausse après cette annonce, qui renforce les inquiétudes sur les approvisionnements énergétiques européens.
Téhéran avait déjà menacé ces dernières semaines de mettre en place une interruption immédiate de ses exportations de pétrole à l'Europe, après l'embargo décidé en janvier par l'Union Européenne (UE) sur le brut iranien.
Or, cet embargo européen, graduel, ne doit être mis complètement en place qu'en juillet, pour laisser le temps aux pays européens dépendants du pétrole d'Iran de trouver des sources d'approvisionnement alternatives.
"Ces six pays, dont les ambassadeurs ont été convoqués, ont probablement été choisis parce qu'ils représentent environ 90% des exportations pétrolières iraniennes vers l'UE", a commenté Julian Jessop, analyste du cabinet de recherche Capital Economics.
"Toutefois, l'impact pour le marché devrait rester modéré: l'Arabie saoudite (premier exportateur de brut) est capable de compenser l'absence de brut iranien, et les six pays en questions vont probablement avoir moins besoin de pétrole dans les mois qui viennent en raison du ralentissement de leurs économies", a expliqué M. Jessop.
Enfin, "la Chine et l'Inde devrait saisir l'occasion pour acheter à prix cassé à l'Iran son pétrole qu'il ne peut plus exporter vers l'Europe", et comme ces pays en conséquence achèteront moins ailleurs, "cela devrait limiter les tensions sur l'offre mondiale de brut à l'échelle mondiale", a-t-il ajouté.
De fait, vers 13H00 GMT, les cours limitaient nettement leur hausse, le Brent ne gagnant plus que 1,08 dollar à 118,44 dollars.
L'Iran vend un peu plus de 20% de son pétrole aux pays de l'Union européenne (soit environ 600.000 barils/jour), essentiellement à l'Italie, à l'Espagne et à la Grèce.
jq
(AWP / 15.02.2012 14h37)