Donald Trump s'en prend à l'Opep à quelques jours d'une réunion stratégique
"Les prix du pétrole sont trop élevés, c'est encore l'OPEP qui est à la manoeuvre. Pas bon!", a tweeté le président américain.
Les prix du brut se maintenaient à la baisse après ce tweet du locataire de la Maison Blanche, le baril de brut coté à New York perdant 39 cents à 65,97 dollars et celui coté à Londres lâchant 13 cents à 75,75 dollars, vers 14H25 GMT.
Ils se sont tous engagés fin 2016 à limiter leur production de brut dans l'objectif de faire monter les prix, ce à quoi ils sont parvenus: le baril de Brent, référence sur le marché mondial, est passé d'environ 50 dollars fin 2016 à plus de 80 dollars en mai.
Mais certains participants à l'accord préfèreraient voir l'organisation continuer ses efforts pour maintenir le pétrole à des prix élevés, à l'image de l'Irak.
"Le marché pourrait voir ce tweet de Donald Trump comme une manière de faire pression sur les membres du cartel pour qu'ils augmentent leur production" à l'occasion de la réunion de Vienne, a noté Bart Melek de TD Securities.
Mercredi, un rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Energie (EIA), tout comme celui de l'OPEP publié la veille, a déjà fait état d'une hausse de la production du premier exportateur mondial, l'Arabie saoudite.
A 10,02 millions de barils par jour, le pays reste néanmoins en deçà de son objectif de production, fixé fin 2016 par l'OPEP et avec dix pays partenaires.
Prix de l'essence
L'AIE a en revanche mis en garde sur le déclin prévisible des productions pétrolières de l'Iran, en raison de la sortie américaine d'un accord sur le nucléaire début mai, et du Venezuela, à cause d'une profonde crise politique, de l'ordre de 1,5 million de baril par jour pour les deux pays.
"Ce tweet tente de mettre la responsabilité de la hausse des prix de l'essence sur l'OPEP plutôt que sur les sanctions iraniennes", a ajouté M. Smith.
Les prix de l'essence à la pompe --une dépense qui influe beaucoup sur le moral de la population aux États-Unis-- est en moyenne de 2,909 dollars pour un gallon (environ 3,8 litres) pour de l'essence ordinaire alors qu'il était de 2,329 dollars il y a un an, selon les chiffres compilés par AAA, l'association nationale des clubs automobiles.
"Les accusations de Donald Trump sont parfaitement légitimes dans le sens où, négatif ou non, le but même de l'OPEP et ses partenaires était de faire monter les prix. Mais une partie significative de la hausse des cours est liée à la politique extérieure menée par les États-Unis", a aussi affirmé M. Melek.
A l'inverse du cartel, la production américaine a fortement progressé ces derniers mois, poussée par la hausse des prix du brut.
Selon les dernières statistiques hebdomadaires de l'agence américaine d'information sur l'énergie, le pays a extrait 10,90 millions de barils lors de la semaine achevée le 8 juin, un nouveau record historique pour le pays.
(c) AFP