En petite hausse à Londres, marché prudent soutenu par la Chine
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c'était le premier jour comme contrat de référence, s'échangeait à 101,51 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, grimpant de 57 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars reculait de 8 cents à 85,50 dollars.
Alors que les cours du baril avaient nettement reculé vendredi, après l'annonce du départ du président égyptien Hosni Moubarak, les opérateurs restaient prudents sur l'évolution de la situation en Egypte et la possible contagion de la contestation dans la région.
"Le Canal de Suez est toujours ouvert aux opérations (14 navires l'ont franchi du sud vers le nord hier), et les approvisionnements (de brut venant des pays du Golfe) n'ont pas été affectés par cette crise politique particulièrement grave", notait Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.
L'Egypte "va progressivement disparaître de l'écran radar (des opérateurs des marchés pétroliers)" mais la tendance haussière pourrait persister avec "les regards se tournant vers des crises potentielles dans les autres nations arabes, même s'il n'y a pas de menace visible sur la production à envisager" pour le moment, ajoutait-il.
Des manifestations populaires et parfois violentes se sont déroulées dimanche en Algérie, tandis que le Yémen, voisin du canal de Suez, était également touché par des manifestations semblables au mouvement de contestation égyptien ayant entraîné la démission de Hosni Moubarak.
"Les prix du pétrole réagissent aux événements, où qu'ils se produisent. Les évènements en Egypte ont contribué au mouvement des prix" mais "le marché est bien approvisionné" et les stocks élevés, a déclaré pour sa part lundi le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Mohamed ben Dhaen al-Hamili.
Par ailleurs, les prix du pétrole étaient soutenus lundi par un indicateur particulièrement robuste sur la demande pétrolière de la Chine, deuxième consommateur de brut de la planète, et devenue en 2010 la deuxième économie mondiale devant le Japon.
Le géant asiatique a ainsi importé en janvier 5,13 millions de baril par jour en janvier, ce qui représente une hausse de 27% sur un an et le troisième plus haut niveau jamais enregistré par les importations chinoises, relevaient les experts de Commerzbank.
L'écart entre le Brent échangé à Londres et le brut texan (WTI) coté à New York demeurait à des niveaux historiques (plus de 16 dollars).
"Cette large différence est entretenue par les tensions sur la production en mer du Nord d'une part", qui poussent le Brent vers le haut, "et le niveau record des stocks de Cushing (Oklahoma, sud des Etats-Unis)", principal centre de stockage du pays, qui pèse sur le WTI, relevait David Hart, de Westhouse Securities.
jq
(AWP/14 février 2011 13h00)