Le brut accentue sa baisse dans un marché toujours miné par l'Espagne
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 95,43 dollars, en baisse de 62 cents par rapport à la clôture de lundi.
Il est descendu vers 08H00 GMT à 94,44 dollars, son plus bas niveau depuis le 10 janvier 2011.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet abandonnait 11 cents à 83,16 dollars.
La victoire à l'arraché de la droite pro-euro aux législatives en Grèce dimanche, qui éloigne temporairement le spectre d'une sortie du pays de la zone euro, n'a ainsi pas suffi à rassurer les marchés: "l'attention se porte désormais non plus sur la Grèce mais sur l'Espagne", soulignait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
De fait, "les cours du baril sont sous le coup de la hausse prononcée des taux obligataires espagnols, qui renforce les craintes de voir le pays avoir besoin d'un plan de sauvetage massif" après l'aide internationale déjà accordée à son secteur bancaire, observaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Signe de la défiance des investisseurs, les taux de rendement des obligations à 10 ans espagnoles ont franchi lundi le seuil de 7%, pour la première fois depuis l'entrée du pays dans la zone euro, un niveau considéré par beaucoup comme ingérable à moyen terme.
"Avec un tel taux, ce ne sont pas seulement les banques espagnoles qui auront besoin d'un plan de sauvetage", mais le pays tout entier, estimait M. Jakob.
Par ailleurs, si Madrid est parvenu à lever mardi 3,040 milliards d'euros à 12 et 18 mois, un montant légèrement supérieur à l'objectif, il a dû concéder des taux d'intérêt en très forte hausse.
Le marché faisait par ailleurs montre de prudence avant le début mardi une réunion de deux jours du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), alors que la reprise économique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, montre des signes de ralentissement.
"Certains opérateurs s'attendent toujours à des mesures de soutien de l'institution à l'économie, capables de donner un coup de fouet aux marchés financiers", indiquait M. Jakob.
Les investisseurs étaient de surcroît attentifs à la poursuite mardi des négociations, entamées la veille à Moscou, entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.
Les discussions se sont interrompues lundi sur le constat de positions "difficilement compatibles" selon l'expression du vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Les grandes puissances cherchent à faire céder l'Iran sur son programme nucléaire, qu'elles soupçonnent d'avoir des visées militaires, en échange d'un allègement des sanctions internationales contre Téhéran.
Un embargo de l'Union européenne (UE) contre le brut iranien, décidé en janvier, doit entrer entièrement en vigueur au 1er juillet.
cha
(AWP / 19.06.2012 12h46)