Le brut progresse, craintes sur l'Iran et optimisme sur la Grèce aident
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 107,30 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en hausse de 47 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 34 cents, à 91,20 dollars.
"Les investisseurs restaient sur leurs gardes, dans un marché au volume d'échanges très modéré, en l'absence de la plupart des opérateurs américains, pour cause de jour férié" aux Etats-Unis, soulignait David Morrison, analyste du courtier GFT Markets.
Le marché restait cependant soutenu par les inquiétudes persistantes sur l'Iran: le pays a rejeté dimanche tout abandon de l'enrichissement d'uranium à 20%, réclamé quelques jours plus tôt par les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) lors de la reprise à Bagdad de leurs négociations avec Téhéran.
Ces pourparlers s'étaient achevés jeudi sur un constat d'échec, et reprendront les 18-19 juin à Moscou.
"La direction du marché dépend beaucoup de ces négociations. La question du nucléaire iranien ne va pas être résolue du jour au lendemain, et il ne faut pas s'attendre à une levée brutale des sanctions internationales contre Téhéran", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les cours du pétrole sont grossis depuis le début de l'année par une forte prime de risque liée aux sanctions internationales contre Téhéran, et notamment un embargo de l'Union européenne (UE) contre le brut iranien, décidé en janvier et devant être mis totalement en place en juillet.
Par ailleurs, le marché a reçu "un soutien supplémentaire avec la publication le week-end dernier de sondages montrant une percée du parti de la droite conservatrice grecque Nouvelle Démocratie (ND)" pour les élections du 17 juin dans le pays, observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Alors que les investisseurs redoutent l'arrivée au pouvoir de Syriza, parti de la gauche radicale opposé au programme d'austérité, "la victoire de ND, un parti déterminé à faire en sorte que la Grèce reste dans la zone euro, serait de nature à soutenir les marchés et l'euro", indiquait M. Varga.
Déjà, dopé par les sondages du week-end, l'euro a gagné un peu de terrain lundi face au dollar, ce qui "a aidé les cours" du brut, notait M. Morrison. Cet affaiblissement, même léger, du billet vert contribuait à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 28.05.2012 18h30)