Le brut monte, aidé par les craintes sur l'Iran et un dollar affaibli
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 107,97 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,14 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1.01 dollar, à 91,87 dollars.
L'Iran a rejeté dimanche tout abandon de l'enrichissement d'uranium à 20%, réclamé quelques jours plus tôt par les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), qui avaient repris à Bagdad leurs négociations avec Téhéran.
Ces pourparlers sur le programme nucléaire iranien, soupçonné par les Occidentaux d'avoir des visées militaires, s'étaient achevés jeudi sur un constat d'échec, et reprendront les 18-19 juin à Moscou.
"La direction du marché dépend beaucoup des négociations avec l'Iran, alors que débutent les préparatifs avant la prochaine rencontre à Moscou. La question du nucléaire iranien ne va pas être résolue du jour au lendemain, et il ne vaut pas s'attendre à une levée brutale des sanctions internationales contre Téhéran", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les cours du pétrole sont grossis depuis le début de l'année par une forte prime de risque liée aux sanctions internationales contre Téhéran, et notamment un embargo de l'Union européenne (UE) contre le brut iranien, décidé en janvier et devant être mis totalement en place en juillet.
Le marché a par ailleurs reçu "un soutien supplémentaire avec la publication le week-end dernier de sondages montrent une percée du parti de la droite conservatrice grecque Nouvelle-Démocratie (ND)" pour les élections du 17 juin dans le pays, observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Alors que les investisseurs redoutent l'arrivée au pouvoir de Syriza, parti de la gauche radicale opposé au programme d'austérité, "la victoire de ND, un parti déterminé à faire en sorte que la Grèce reste dans la zone euro serait de nature à soutenir les marchés et l'euro", indiquait M. Varga.
Déjà, dopé par les sondages du week-end, l'euro grimpait lundi face au dollar, et l'affaiblissement, même léger, du billet vert contribuait à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Cependant, "le volume d'échanges reste limité, alors que de nombreux investisseurs sont absents ce lundi pour cause de jour férié" dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis, et que "les craintes sur la demande pétrolière (en raison de perspectives économiques moroses) alimente l'attentisme" de certains opérateurs, tempérait M. Kryuchenkov.
rp
(AWP / 28.05.2012 13h00)