L'Opep et ses partenaires font le point sur leur stratégie
Certains représentants de l'OPEP se sont réunis dès le week-end avec leurs partenaires à Bakou pour évaluer l'état du marché et l'effet de leurs baisses volontaires de production.
La réunion du comité ministériel de suivi OPEP et non-OPEP, qui se tient lundi dans un hôtel du centre de la capitale azerbaïdjanaise, n'a pas de pouvoir décisionnaire et fait office de prélude aux prochaines réunions officielles de l'OPEP, prévues en avril et en juin à Vienne.
Les mesures actuelles de l'accord de limitation de la production sont valides jusqu'en juin et ont été renforcées en décembre. Les pays de l'alliance se sont engagés à réduire leur production de 1,2 million de barils par jour au total afin de soutenir les prix du brut.
Les membres de cette alliance informelle baptisée "OPEP+" devraient discuter lundi d'une éventuelle prolongation de cet accord et pourraient également aborder la manière de formaliser sur le long terme leur alliance.
"L'OPEP va devoir poursuivre ses efforts si elle veut éviter qu'il y ait un surplus de l'offre", a souligné Stephen Brennock, analyste chez PVM.
Le pacte conclu fin 2016 entre l'Organisation, assise sur un tiers de la production mondiale et une dizaine d'autres pays non membres, dont la Russie, a permis de stabiliser le marché après un effondrement des prix.
Le prix moyen du baril en 2016 était autour de 40 dollars. Le cours s'est depuis nettement repris, et en 2018 le prix moyen du baril approchait les 70 dollars.
L'Azerbaïdjan, pays allié de l'OPEP, qui a proposé d'accueillir cette réunion, se retrouvera quant à lui sous les feux des projecteurs au moment où il cherche à attirer des investissements pour moderniser son industrie pétrolière vieillissante.
La réunion met l'ex-république soviétique du Caucase "au centre de l'attention du marché pétrolier mondial, et donne aux responsables du secteur énergétique l'occasion de rencontrer des ministres clé", ont souligné les analystes de S&P Global Platts dans une note.
"L'Azerbaïdjan doit attirer de nouveaux investissements s'il veut réussir à remplacer les réserves actuelles et à maintenir ses volumes de production au cours des prochaines décennies", ont indiqué les analystes, soulignant que le pays n'a pas découvert de nouveaux champs pétroliers depuis la chute de l'URSS en 1991.
Si le pays a déjà profité de sa participation à l'accord OPEP+ pour resserrer ses relations bilatérales avec l'Arabie saoudite, la réunion de lundi devrait lui permettre d'explorer des opportunités d'investissements pour sa compagnie pétrolière nationale Socar.
Le budget de cet Etat riverain de la mer Caspienne dépend largement des recettes des hydrocarbures, qui comptent pour la majeure partie de ses exportations.
(c) AwP