Tunisie: accord pour mettre fin à un sit-in bloquant la production de pétrole
Avec la médiation de la puissante centrale syndicale UGTT, l'accord a été signé à Tataouine (500 km au sud de Tunis) en présence du ministre de l'Emploi, Imed Hammami, et de représentants des manifestants, selon des images en direct de Radio Tataouine sur Facebook.
"Cet accord satisfait tout le monde", a déclaré M. Hammami.
La production de pétrole était quasiment à l'arrêt à Tataouine en raison des mouvements sociaux, selon les autorités.
Le ministère de l'Energie a indiqué vendredi que la reprise "à son niveau normal" de la production de carburant à Tataouine serait "progressive au cours des prochaines semaines".
Des vérifications doivent en effet être effectuées "au niveau des différents pipelines et champs pétroliers, au vu des dégâts techniques qui les ont touchés après un arrêt de plus d'un mois", a ajouté le ministère dans un communiqué.
Depuis la mi-mars, des habitants de Tataouine réclament une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières.
Fin mai, le sit-in d'El-Kamour, site pétrolier situé à deux heures de route de Tataouine en plein désert, a dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. Un manifestant a été tué par un véhicule de la gendarmerie, "accidentellement" selon les autorités, ce qui a provoqué une flambée de violences et des marches de solidarité.
M. Hammami a aussi salué le secrétaire général de l'UGTT Noureddine Taboubi, qui se trouvait à ses côtés, en le qualifiant de "meilleur médiateur possible".
Toutefois, à El-Kamour même, "les tentes resteront sur place jusqu'à ce qu'on commence à appliquer les mesures" promises, a dit Tarek Haddad, porte-parole de la contestation.
Les mouvements sociaux sont fréquents en Tunisie depuis la chute de la dictature en 2011. Les évènements d'El-Kamour sont les plus sérieux depuis janvier 2016, date à laquelle le pays a connu sa plus importante contestation sociale depuis la révolution après la mort d'un jeune lors d'une manifestation pour l'emploi à Kasserine, une autre région défavorisée.
Le 10 mai, le président Béji Caïd Essebsi a demandé aux militaires de protéger les sites de production des mouvements sociaux susceptibles d'empêcher leur exploitation. La Tunisie peine à relancer son économie, durement affectée par l'instabilité qui a suivi la révolution.
(c) AFP