Etats-Unis: un juge ordonne une étude sur un oléoduc controversé
Dans sa décision de 91 pages rendue mercredi, le juge de Washington James Boasberg estime que les ingénieurs de l'armée américaine n'ont pas pris en considération tous les effets d'une éventuelle fuite de pétrole sur des droits de la tribu sioux de Standing Rock qui l'avait saisi en février, soutenue par la tribu sioux voisine Cheyenne River.
Le juge a ordonné aux deux parties de se présenter devant lui mercredi prochain pour décider des prochaines étapes judiciaires.
Il revenait à l'armée de donner l'autorisation finale sur le tracé pour que l'oléoduc soit construit sous la rivière Missouri et le lac artificiel Oahe, dans le Dakota du Nord, car des terrains de l'armée bordent ces réservent d'eau. Le Corps des travaux publics de l'armée avait approuvé le tracé en février. La tribu sioux avait alors engagé des poursuites à son encontre.
Même si le Corps des travaux publics de l'armée américaine s'est "substantiellement conformé" aux lois fédérales sur l'environnement, "il n'a pas pris en compte de manière adéquate les impacts d'une fuite de pétrole sur les droits de pêche, les droits de chasse ou la justice environnementale, ou le seuil à partir duquel les effets de l'oléoduc pourraient devenir hautement discutables", écrit le juge.
"Pour remédier à ces violations, le Corps devra reconsidérer ces passages de son analyse environnementale sur renvoi du tribunal", poursuit-il.
L'oléoduc, opéré par Energy Transfer Partners, a commencé en mai à transporter du pétrole brut depuis le Dakota du Nord, à la frontière canadienne, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste aux Etats-Unis, vers un centre de distribution dans l'Illinois, plus au sud.
Bien que le juge Boasberg n'ait pas suspendu les livraisons de pétrole, sa décision indique que cela pourrait être considéré ultérieurement.
Le président climato-sceptique Donald Trump a relancé le projet fin janvier à peine entré en fonction, parallèlement à un autre projet controversé d'oléoduc, le Keystone XL.
"Nous allons demander au tribunal de stopper immédiatement les opérations de l'oléoduc", a-t-il déclaré dans un communiqué.
"Nous applaudissons les tribunaux qui protègent nos lois et règlements d'influences politiques indésirables", a-t-il également dit.
Selon lui, "l'administration précédente avait minutieusement pris en considération les conséquences de ce pipeline et le président Trump a hâtivement écarté ces prudentes considérations environnementales au profit d'intérêts politiques et personnels".
(c) AFP