Le pétrole finit en baisse à New York, plombé par la Chine
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre, dont c'était le dernier jour de cotation, a reculé de 89 cents, à 91,52 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le marché de l'énergie, particulièrement le Brent, a souffert de la désaffection des acheteurs (lundi) dans un contexte de craintes accrues sur le dynamisme de la Chine, les investisseurs craignant que le pays n'aille pas assez vite pour stimuler l'économie du deuxième consommateur mondial d'or noir, a relevé Tim Evans, de Citi Futures.
Des propos ce week-end du ministre chinois des Finances Lou Jiwei indiquant que le gouvernement n'infléchirait pas sa politique en dépit du ralentissement de l'économie ont en effet douché les espoirs du marché de mesures d'assouplissement monétaire.
Sur le front de la production d'or noir, l'abondance de l'offre hors-Opep - notamment aux États-Unis - combinée avec les inquiétudes sur la demande (...) continuent de peser sur son prix, ont expliqué les experts de Commerzbank.
Les États-Unis ont produit en moyenne 8,6 millions de baril par jour (mbj) en août, soit leur plus haut niveau mensuel de production depuis juillet 1986, et prévoient d'atteindre 9,5 mbj en 2015 - ce qui serait un sommet depuis 1970.Et, du côté de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, on ne voit toujours pas de décision se profiler, a souligné Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion.
Des déclarations du secrétaire général de l'Opep, Abdallah El-Badri, sur une possible baisse de l'offre du cartel en fin d'année avaient provoqué la semaine dernière un bref rebond des cours du brut.
Mais pour retirer l'actuelle surabondance d'offre sur le marché, l'Opep devrait réduire son volume de production immédiatement, ont estimé les analystes de Commerzbank.
Il n'y a actuellement pas de majorité en faveur d'une telle décision, les membres du cartel préférant défendre, voire étendre leur part de marché, pointaient-ils.
En outre, des informations selon lesquelles la Libye allait bientôt reprendre la production dans l'un de ses champs pétroliers (Sharara) à hauteur de 250.000 barils par jour ont accentué la pression à la vente, a relevé Tim Evans.
Le secteur pétrolier libyen se débloque progressivement depuis un accord début juillet avec les rebelles qui entravaient son fonctionnement depuis l'été 2013.
Après une ouverture en légère hausse, le WTI a été entraîné dans le sillage du Brent, bien que l'optimisme sur l'économie américaine (ait) limité ses pertes, a noté Matt Smith, de Schneider Electric.