Le brut repart à la baisse après l'annonce du cessez-le-feu en Libye
New York - Les prix du pétrole repartaient à la baisse vendredi à l'ouverture à New York, après l'annonce par le gouvernement libyen qu'il mettait fin à toute opération militaire.
Vers 13h30 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril s'échangeait à 100,71 dollars, en baisse de 71 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance mai cédait 90 cents à 114,00 dollars.
Les cours avaient déjà bondi de plus de trois dollars jeudi. En forte hausse vendredi, ils sont brusquement repartis à la baisse à l'annonce que la Libye cessait ses opérations militaires, le baril lâchant trois dollars en quelques minutes.
Pour le marché, cette nouvelle implique "qu'une guerre plus importante ne va pas se produire en Afrique du Nord", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"Mais il reste possible que la Libye soit divisée entre l'Ouest et l'Est, et que la production de pétrole reste interrompue pendant longtemps", a-t-il prévenu.
Cette décision a été prise au lendemain d'un vote par le Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi.
Les analystes de Commerzbank avaient estimé que la résolution pourrait mener à "une nouvelle escalade de la crise dans la région".
Le marché pétrolier surveillait également le reste du monde arabe, agité par de nouvelles violences.
Au Yemen, plus de 30 personnes ont été tuées et plus de cent blessées par des tirs contre une manifestation réclamant le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh.
A Bahreïn, une large foule exigeant des réformes s'est rassemblée, bravant une interdiction de manifester.
La situation au Japon, qui avait fait chuter les prix en début de semaine, restait également une source de préoccupation.
Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a reconnu vendredi que la centrale nucléaire accidentée de Fukushima faisait toujours face à "d'énormes difficultés". Il a cependant promis que l'Etat allait "prendre fermement" le contrôle de la situation dans la centrale.
Pour les analystes de Deutsche Bank, les conséquences du séisme et du tsunami "pourrait se révéler finalement positives pour les prix".
Malgré un effet négatif sur la croissance économique du pays, "une demande accrue de pétrole pour la génération d'énergie, et des perturbations potentiellement longues dans la production des raffineries vont resserrer le rapport entre l'offre et la demande sur le marché mondial du pétrole", ont-ils estimé.
cha
(AWP/18 mars 2011 14h51)