Le brut freine sa hausse, marché prudent face à la Libye et au Japon
Vers 11h25 GMT (12h25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 115,75 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 85 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril prenait 1,10 dollar, à 102,52 dollars.
La Libye a fermé son espace aérien à tout trafic jusqu'à nouvel ordre, a annoncé vendredi l'agence européenne du contrôle aérien, Eurocontrol.
Cette décision intervient après le vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
"La communauté internationale a finalement accédé à la demande" de certains membres du Conseil de sécurité de l'ONU, notait Tamas Varga, analyste chez PVM.
Les dommages sur les infrastructures pétrolières du pays que risqueraient de causer une escalade de la violence et une intervention internationale "soutiennent naturellement les cours du pétrole", expliquait l'analyste.
La résolution autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne mais précise qu'il n'est pas question d'occupation militaire.
D'éventuels dommages compromettraient particulièrement un retour rapide à la normale de la production libyenne, alors que selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), la production de brut du pays est quasiment au point mort en raison des combats dans le pays.
De plus, une éventuelle intervention militaire internationale "pourrait déclencher une escalade de la violence" dans le reste du monde arabe, également secoué par des mouvements de contestation, risquant ainsi d'entraver la production et l'exportation d'or noir dans la région.
Par ailleurs, l'évolution de la situation à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima continuait de préoccuper les investisseurs, alors que les autorités nippones peinent toujours à refroidir des réacteurs sévèrement endommagés par le séisme et le tsunami dévastateurs qui ont touché le nord-est de l'archipel le 11 mars.
Une partie de la production nucléaire japonaise est ainsi toujours à l'arrêt et devrait le rester dans un futur proche, "ce qui implique que les besoins énergétiques du Japon doivent être de plus en plus couverts par l'utilisation d'énergies fossiles, comme le pétrole, le charbon et le gaz", observaient les analystes de Commerzbank.
Les cours du brut devraient ainsi rester volatils tant que reste incertaine la situation au Japon, prévenaient les analystes.
cha
(AWP/18 mars 2011 12h56)