En chute malgré la Libye, inquiétudes sur la reprise économique
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 114,14 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,80 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance s'écroulait de 2,94 dollars à 101,44 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
"Les cours du baril sont sous pression depuis ce matin, une correction qui s'explique par des prises de bénéfices de la part des investisseurs", "confrontés à des conditions économiques incertaines", relevait Myrto Sokou, du courtier Sucden Financial.
Ainsi, la Chine a dévoilé son premier déficit commercial en près d'un an, au moment où ses dirigeants veulent rééquilibrer la croissance du premier consommateur énergétique mondial: un indicateur propre à assombrir légèrement les perspectives de demande de brut du géant asiatique.
S'y ajoutait un regain de tensions sur la solidité financière des pays les plus fragiles de l'Union européenne, après l'abaissement de la note de l'Espagne par l'agence financière Moody's, tandis qu'aux Etats-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage sont remontées plus fort que prévu.
L'appréciation de la monnaie vert rendait par ailleurs moins attractifs les achats de brut libellés en dollars.
L'actualité macroéconomique semblait ainsi prendre le pas sur la situation en Libye.
Les combats faisaient cependant toujours rage dans le pays, les forces du colonel Kadhafi semblant remporter la bataille de Ras Lanouf, bastion rebelle le plus avancé et important port pétrolier.
Le régime Libyen a indiqué mercredi que la production de pétrole du pays avait chuté de 66%, à 500.000 barils par jour contre 1,6 million de barils par jour avant le début de l'insurrection.
"Mais le marché du pétrole apparaît encore bien approvisionné, l'Opep excluant même de convoquer une réunion extraordinaire (du cartel) sur le sujet" tandis que les analystes confirment une augmentation sensible de la production saoudienne depuis février, relevait Filip Petersson, de la banque SEB.
Le marché new-yorkais avait déjà reculé mardi, après la publication de chiffres témoignant de la surabondance des stocks américains de brut, qui ont atteint un nouveau niveau record la semaine dernière au terminal de Cushing, principal centre de stockage des Etats-Unis.
Toutefois, "les cours du pétrole devraient continuent de naviguer à vue pendant encore un moment, avec les prix encore largement otages des rebondissements au Moyen-Orient", tempérait Edward Meir, analyste de MF Global.
"Le marché sera particulièrement attentif vendredi aux manifestations du +Jour de révolte+ prévues en Arabie saoudite", après un appel lancé sur le réseau social Facebook a-t-il insisté.
De forts mouvements de protestations se développent depuis plusieurs semaines au Yémen, à Oman et Bahreïn, pays voisins du royaume saoudien.
"Même s'il y a des chances pour qu'on n'assiste à aucune contestation significative, je suppose que les opérateurs respireront plus à leur aise une fois la journée passée, si celle-ci s'est déroulée sans incident", a estimé M. Meir.
ds
(AWP/10 mars 2011 18h45)