Le brut ouvre en baisse à New York, pénalisé par le déficit chinois
Vers 14H15 GMT/15h15 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril s'échangeait à 103,00 dollars, en repli de 1,38 dollar par rapport à la veille.
"Le marché réagit au déficit commercial surprise de la Chine. Pour lui, c'est un signe que l'économie chinoise ralentit et que cela va affecter la demande en pétrole", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
La Chine a dévoilé son premier déficit commercial en près d'un an, au moment où ses dirigeants veulent rééquilibrer la croissance de la deuxième économie mondiale pour la rendre moins dépendante des exportations. Les prix en forte hausse de certaines matières premières ont également joué un rôle.
Les investisseurs prenaient également acte de l'abaissement de la note de l'Espagne par l'agence financière Moody's, toujours sceptique sur la capacité du pays à redresser ses finances.
L'actualité macroéconomique semblait ainsi pour une fois prendre le pas sur la situation en Libye et dans le monde arabe.
Pourtant, les combats se poursuivaient en Libye, où le régime semblait jeudi gagner la bataille de Ras Lanouf, bastion rebelle le plus avancé sur le front de l'Est, site d'installations pétrolières importantes et cible de violents bombardements.
Le régime a indiqué mercredi que la production de pétrole du pays avait chuté de 66%, à 500'000 barils par jour contre 1,6 million de barils par jour avant le début de l'insurrection.
"Le marché commence à intégrer le fait que le monde va perdre une partie de ses sources de pétrole pour un bout de temps. En même temps, par chance, la demande de pétrole est plus réduite au deuxième trimestre de l'année", a noté Andy Lipow.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'Opep, ne voit toujours pas de nécessité à convoquer une réunion exceptionnelle du cartel. Selon le ministre algérien de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi, il n'y a "pas de pénurie" de brut sur le marché.
"La nervosité sur le marché devrait rester élevée et les prix devraient recommencer à progresser", ont toutefois prévenu les analystes des Commerzbank, alors que des manifestations sont prévues vendredi en Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep.
rp
(AWP/10 mars 2011 15h45)