le brut bondit à Londres - intensification des violences en Libye
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 115,55 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,49 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Il avait grimpé une heure plus tôt jusqu'à 116,18 dollars, soit un gain de près de 4 dollars par rapport à son plus bas niveau de la journée, enregistré le matin dans les échanges asiatiques.
En revanche, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance peinait à décoller, reculant de 12 cents à 104,90 dollars.
Le repli qui avait affecté mardi les cours du Brent aura été de courte durée: alors qu'ils avaient lâché près de 2 dollars, ils regagnaient mercredi le terrain perdu, dans un marché suspendu à la Libye.
Des raids aériens et d'intenses bombardements des forces du colonel Kadhafi ont visé mercredi l'ouest du port pétrolier de Ras Lanouf, poste avancé de la rébellion dans l'Est libyen.
Une série d'explosions a notamment été entendue par un journaliste de l'AFP, qui a ensuite vu des flammes hautes de plusieurs centaines de mètres dans le ciel au-dessus d'une raffinerie aux abords de la ville.
Par ailleurs, "le regain des tensions et l'extension des troubles en Libye a imposé la fermeture de la plus grosse raffinerie du pays, Zawiyah, ce qui a fait monter les prix du Brent", ajoutait Myrto Sokou, du courtier Sucden Financial, selon qui "la Libye domine le marché du pétrole".
L'Agence internationale de l'Energie (AIE) avait estimé vendredi que les exportations du pays atteignaient encore entre 500'000 à 600'000 barils par jour, contre 1,58 million de barils par jour en janvier.
"Même si les violences se poursuivent en Libye, les pertes de production de brut que le conflit génère apparaissent largement incorporées aux prix actuels", tempérait cependant David Hart, de Westhouse Securities, notant que les stocks aux Etats-Unis restaient "très bien approvisionnés".
Selon les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), publiés mercredi, les stocks de brut ont augmenté de 2,5 millions de barils la semaine dernière, beaucoup plus qu'attendu.
Au terminal de Cushing (Oklahoma, Sud), déjà au bord de la saturation, les réserves ont atteint un nouveau niveau record, progressant de 1,7 million de barils, un chiffre de nature à peser sur les cours du pétrole à New York.
Cushing est le principal centre de stockage des Etats-Unis, où est conservé le brut pompé dans l'ouest du Texas qui sert de référence sur le marché new-yorkais.
Pour Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, "la situation fondamentale à Cushing n'a pas vraiment changé, si ce n'est qu'elle a empiré", ce qui explique l'écart persistant entre les deux prix pétroliers de référence.
rp
(AWP/09 mars 2011 18h30)