Le brut en léger repli à Londres, au lendemain d'un bond de 3 dollars
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 115,43 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 51 cents par rapport à la clôture de mercredi, jour où il avait bondi de 2,88 dollars.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 32 cents à 104,06 dollars, accentuant le recul entamé la veille.
"Les prix du pétrole peuvent très facilement fluctuer de quelques dollars à la hausse ou à la baisse, au gré des développements au Moyen-Orient, on l'a vu cette semaine", commentait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Les cours du baril s'étaient repliés en début de semaine des deux côtés de l'Atlantique, après que des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) eurent évoqué des discussions informelles sur une possible augmentation de la production du cartel.
Mercredi, le Brent coté à Londres, plus sensible que son homologue new-yorkais à la situation dans le monde arabe, avait nettement rebondi, alors que des raids aériens des forces du colonel Kadhafi contre les rebelles opposés au régime visaient le port pétrolier de Ras Lanouf, à l'Est de Tripoli.
"D'un côté, les prix devraient rester soutenus, aussi longtemps que le conflit en Libye restera irrésolu et que le climat général d'agitation à travers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient perdurera", soulignait M. Petersson.
Les opérateurs sont ainsi attentifs à la situation en Arabie saoudite, premier exportateur de brut, où un appel à une "journée de colère" a été lancé pour ce vendredi, une semaine après des manifestations de faible ampleur dans l'Est du pays.
"Mais dans le même temps, le marché du pétrole apparaît encore bien approvisionné, l'OPEP excluant même de convoquer une réunion extraordinaire (de l'organisation) sur le sujet" tandis que les analystes confirment une augmentation sensible de la production saoudienne depuis février, ajoutait M. Petersson.
A contre-courant du marché londonien, le WTI échangé à New York a d'ailleurs reculé mercredi, souffrant de la surabondance des stocks américains de brut, qui ont atteint un nouveau niveau record la semaine dernière au terminal de Cushing, principal centre de stockage des Etats-Unis.
En dépit des tensions en Libye "et malgré l'expansion des capacités de stockage ces dernières années, cela montre que l'on n'est pas prêt de voir disparaître ce +syndrome de Cushing+", une surabondance des stocks américains qui explique l'écart de plus de 10 dollars entre le WTI et le Brent échangé à Londres, notaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
cha
(AWP/10 mars 2011 12h30)