Vers de nouveaux sommets et porté par les violences en Libye
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 115,99 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,20 dollar par rapport à la clôture de la veille.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,63 dollar à 103,54 dollars, un prix inédit depuis la fin septembre 2008.
La reprise de violents combats en Libye entre les insurgés et les forces du colonel Mouammar Kadhadfi ont sonné le glas des espoirs d'une solution négociée par l'intermédiaire du président vénézuélien Hugo Chavez, qui avaient entraîné jeudi une détente des cours.
"Le pétrole libyen semble désormais perdu pour le marché pour une période prolongée", estimaient les experts de Barclays Capital dans une note au ton alarmiste.
"Le marché du pétrole va être confronté à une longue période de turbulences, avec une série de problèmes géopolitiques qui vont pousser fortement les prix vers le haut", ajoutaient-ils en faisant part de leur pessimisme sur l'évolution de la situation en Iran, en Irak, à Bahreïn, mais aussi au Nigeria.
En Libye, la ville de Zawiyah, à l'ouest de Tripoli, a été reprise par les forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi, selon la télévision libyenne. L'opposition a en outre fait état de mouvement de l'armée régulière vers la ville de Ras Lanouf, "qui est un important centre de raffinage", soulignait Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"Les divisions semblent s'accentuer. Les perturbations d'approvisionnement (de pétrole) vont se poursuivre pendant plusieurs mois. Cela représente une offre importante pour le monde, dans un environnement où la demande augmente", prévenait-il.
Olivier Jakob, de Petromatrix, estimait pour sa part qu'il fallait suivre en priorité la situation en Arabie saoudite, après un appel à un rassemblement lancé sur la Toile et où d'éventuels troubles auraient un impact considérable sur le marché.
Autre facteur poussant à une hausse des cours: aux Etats-Unis, premier consommateur mondial, le taux de chômage est passé sous le seuil de 9% pour la première fois depuis avril 2009, grâce à une nette accélération des embauches dans le secteur privé, selon des données révélées vendredi.
La perspective d'une reprise soutenue de l'économie américaine aurait un impact rapide sur les prix des matières premières.
Le secrétaire américain Trésor, Timothy Geithner, avait tenté jeudi de calmer les marchés en assurant que les producteurs de pétrole disposaient d'une marge "considérable" pour assurer un approvisionnement normal. Mais un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed), Dennis Lockhart, a au contraire estimé jeudi le risque d'un "choc pétrolier durable" était bien réel.
La facture pétrolière mondiale devrait exploser cette année et s'établir à 3400 milliards, un record, soit 9,3% de plus que le montant atteint en 2008, période de la dernière flambée des prix de l'or noir, a estimé l'institut français Coe-Rexecode dans une note publiée vendredi.
ds
(AWP/04 mars 2011 18h20)