Le brut se replie, la Chine et la zone euro inquiètent le marché
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 117,61 dollars, en baisse de 1,15 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, perdait 1,69 dollar à 102,19 dollars.
Les cours pâtissaient de l'annonce d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine en avril, selon un indice PMI provisoire publié lundi par la banque HSBC, ce qui "ravive les incertitudes sur la santé de la deuxième économie mondiale", observaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
De plus, les craintes sur la zone euro étaient ravivées par un indicateur faisant état d'une forte contraction de l'activité du secteur privé en avril, à son plus bas niveau en cinq mois, "ce qui suggère qu'une récession profonde et étendue dans la région est possible", soulignait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
"Ces indicateurs décevants laissent présager un affaiblissement de la demande mondiale de brut", accentuant la nervosité du marché, "les investisseurs préférant se tenir à l'écart des actifs jugés risqués (comme les matières premières, ndlr) pour se réfugier vers les actifs relativement sûrs, comme le dollar", notait M. Razaqzada.
Le renforcement du dollar face à un euro sous pression contribuait par ailleurs à rendre moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le marché était par ailleurs affecté par "l'incertitude grandissante de la situation politique en Europe", après l'arrivée du candidat socialiste François Hollande en tête des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle française dimanche, notait Fawad Razaqzada.
Dans un tel environnement, "les cours du baril perdaient du terrain, et ce en dépit de nouvelles qui auraient dû soutenir les prix, comme l'interruption d'un oléoduc entre l'Irak et la Turquie, en raison de problèmes techniques", soulignait Peter Bassett, analyste du courtier Westhouse Securities.
De même, les opérateurs surveillaient la situation au Soudan, où le principal site d'exploitation pétrolière, dans la zone frontalière disputée de Heglig, a été très endommagé après les combats de ces dernières semaines entre les forces de Khartoum et celles du Soudan du Sud.
"Les perturbations dans la production mondiale continuent d'alimenter les tensions sur le marché du brut. Alors que le différend (entre le Soudan et le Soudan du Sud) a déjà entraîné l'interruption de la production sud-soudanaise de 350'000 barils par jour, l'escalade des violences pourrait désormais compromettre la production de 90'000 barils par jour pompée au Soudan", commentaient les experts de JBC Energy.
rp
(AWP / 23.04.2012 18h30)